Lire aussi :

Estelle Nadège Ipangui, une femme chauffeur

Samedi 18 Janvier 2014 - 8:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Cette Congolaise d’une trentaine d’années est basée à Florence, en Italie. Revenue au pays pour lancer des activités commerciales, elle se prend au jeu et se retrouve chauffeur !

Au début de cette activité, dans laquelle de nombreux Congolais se sont risqués avant elle, Estelle Nadège va confier ses moyens de transport à des hommes. Mais les affaires ont commencé à mal tourner pour elle. Les recettes se faisaient de plus en plus petites, elle se faisait arnaquer de mille manières et, surtout, son véhicule était souvent en panne.

D’où l’idée de se jeter à l’eau elle-même, étant détentrice d’un permis de conduire à trois cachets. Et la métamorphose financière se voit bien vite : recettes régulières,  véhicule en plus bonne santé et n’allant pas de panne en panne : « Je m’étonne moi-même de comment vont les choses aujourd’hui. Depuis que je conduis mon véhicule, je ne tombe plus en panne. Cela, je l’explique par le fait que je fais attention lorsque je conduis. Les hommes à qui j’avais confié mes moyens de locomotion ne roulaient pas avec la même prudence vraisemblablement. »

Dans l’exercice de son activité, ce sont surtout les femmes qui l’encouragent le plus. Ainsi, une dame lui a remis jusqu’à 25 000 FCFA en plus de son ticket de bus. De la part de certains hommes, c’est surtout le mépris qui prédomine de voir un champ d’action où ils sont majoritaires occupé par une femme.

Toutefois, samedi dernier, Estelle Nadège Ipangui a reçu les encouragements de  l’Unité de circulation routière, lors de la rencontre hebdomadaire entre policiers et usagers de la route. À cette occasion, une idée est même née : celle d’organiser dorénavant une formation pour les femmes désireuses d’obtenir la catégorie de permis requis pour ce genre de métier, les permis B,C et D.

Avec cette initiative, de nombreuses autres femmes se lanceront à leur tour sans doute dans le transport en commun. Après tout, qu’est-ce qui réserve tout un secteur à la suprématie des seuls hommes alors que dans notre pays les femmes qui conduisent leur voiture est une réalité des plus banales ? Alors, attention messieurs : la concurrence arrive !

Luce-Jennyfer Mianzoukouta