Donald Trump dénonce la "bureaucratie" qui entrave l'ONU

Lundi 18 Septembre 2017 - 18:29

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Le président américain Donald Trump a dénoncé lundi "la bureaucratie" qui entrave selon lui l'ONU, au premier jour d'une semaine à New York d'allocutions, de débats et de rencontres bilatérales entre les 193 membres des Nations unies.

"Au cours des dernières années, les Nations unies n'ont pas atteint leur plein potentiel à cause de la bureaucratie et une mauvaise gestion", a-t-il déclaré lors de l'adoption d'une déclaration politique en dix points poussant l'Organisation à se réformer. "L'ONU doit se concentrer plus sur les gens et moins sur la bureaucratie", a-t-il insisté.

Organisée par les Etats-Unis, l'adoption de cette déclaration a recueilli l'assentiment de 126 pays, présents à divers niveaux (chefs d'Etat, ministres, hauts fonctionnaires) pour écouter le bref discours du président américain. 

Prenant la parole peu après, son ambassadrice à l'ONU, Nikki Haley, a appelé les 67 pays n'ayant pas signé la déclaration à le faire tandis que le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, promettait que l'Organisation allait faire "davantage pour les peuples et moins sur les procédures".

Au-delà du nombre affiché de participants, l'initiative américaine pour pousser l'ONU à se réformer a été diversement appréciée, selon des diplomates, y compris par son patron engagé depuis plusieurs mois dans son propre vaste processus de réformes.

En août, les Etats-Unis avaient approché une quinzaine de capitales, dont Berlin et Londres, mais ni Paris ni Rome, avec un premier projet de texte insistant sur la responsabilité du secrétaire général dans les réformes.

L'objectif précisé dans la déclaration finale, adressée à l'endroit du patron de l'ONU, est de rendre "plus efficace et performante" une organisation souvent taxée de lourdeurs administratives coûteuses.

Le milliardaire américain, qui avant son élection avait qualifié l'ONU de "club" où les gens "passent un bon moment", veut voir ses coûts fortement réduits. Washington est le premier contributeur financier à l'ONU, assurant 28,5% des 7,3 milliards de dollars du budget opérations de paix, et 22% des 5,4 milliards de ses crédits de fonctionnement.

Cette approche principalement budgétaire heurte nombre des membres des Nations unies. Et l'initiative américaine est venue s'entremêler avec les réformes structurelles engagées par Antonio Guterres. Prêt à faire des économies, ce dernier a récemment mis en garde contre le risque de "saper l'efficacité" des missions de paix.

- 'Une seule voix' -

Selon certains diplomates, une réduction de moitié par exemple du budget du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR), qui dépend à 40% de la contribution américaine, le rendrait inopérant.

La déclaration américaine n'entre pas dans les chiffres, se bornant à lister de grands principes. Et c'est ce qu'avaient retenu ses signataires.

"C'est un gros événement, car Donald Trump a dit du mal de l'ONU et finalement il vient un jour avant le début de l'Assemblée générale pour être l'hôte d'un événement sur la réforme qui vise à soutenir Antonio Guterres", note sous couvert d'anonymat un diplomate, dont le pays a signé la déclaration.

"Chacun a son agenda, ses idées, les Américains, le secrétaire général, nous, mais nous adoptons des principes de base communs", estime-t-il, en se félicitant d'un nombre "impressionnant" de signataires. Nikki Haley avait parlé vendredi d'un "chiffre miraculeux". "Nous sommes plus forts quand nous parlons d'une seule voix", a-t-elle dit lundi.

En juin, l'ambassadrice américaine avait obtenu une réduction de 600 millions de dollars des opérations de maintien de la paix, une diminution qui a aussi été favorisée par des fins de mission ou des changements en Côte d'Ivoire et en Haïti.

Parmi les économies, Antonio Guterres espère réduire par exemple de 15% en 2017-2018 les dépenses liées au parc aérien de l'ONU par une gestion plus rationnelle des aéronefs et de leur soutien logistique.

Les discours officiels pour l'Assemblée générale annuelle de l'ONU commencent ce mardi avec notamment ceux des dirigeants américain, français, marocain, turc ou israélien. Les crises dans le monde (Corée du Nord) comme de grandes thématiques (climat) seront au centre des échanges.

 

AFP

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