Enseignement supérieur : les étudiants congolais en situation difficileMercredi 30 Août 2017 - 14:15 Près de neuf mois de bourse impayée y compris à l’étranger, des diplômes confisqués dans les établissements privés locaux, telles sont, entre autres difficultés auxquelles sont confrontés les étudiants congolais. À l’étranger, cette situation varie d’un pays à un autre. Mais pour la plupart des cas, les étudiants cumulent entre deux et trois trimestres de bourses impayées. Ce qui oblige certains parents à prendre la relève en dépit du fait que le pays traverse une situation économique difficile. « L’enfant ne fait que m’appeler pour demander de l’argent, c’est difficile. L’année dernière j’ai vendu une parcelle à Massengo pour lui envoyer de l’argent », s’est plaint un parent, visiblement désemparé. Selon des témoignages, certains étudiants se trouvant à l’étranger ont dû abandonner à cause du manque d’argent. Déjà au début de cette année, l’Association des étudiants et stagiaires congolais en fédération de Russie lançait un cri d’alarme aux autorités congolaises. « Nous lançons un cri d’alarme à l’endroit des plus hautes autorités de notre pays afin qu'elles nous viennent en aide et nous permettent ainsi d’accomplir notre devoir de recherche du savoir dans les conditions les plus dignes », confiait le président de cette association, Lionel Ray Bindikou. Les étudiants de Cuba pas épargnés Les gouvernements congolais et cubains ont conclu depuis quelques années des accords dans le cadre de la formation des jeunes en médecine. Ainsi, depuis 2013, trois vagues se sont succédé pour un total de plus de 2000 étudiants congolais à Cuba. « Je passe en 2e année, la rentrée académique est prévue pour le 4 septembre prochain, mais je n’ai pas d’argent pour me préparer. Nous sommes déjà à plus de huit mois sans bourse », a témoigné un apprenant en médecine à Cuba. Au regard des accords passés entre les deux pays, la partie cubaine prend en charge l’hébergement et la restauration des étudiants; le Congo devrait apporter une somme d’argent mensuellement à chaque apprenant. Des boursiers de l’enseignement technique aux abois En vue de faciliter l’apprentissage aux meilleurs bacheliers, le ministère de l’Enseignement technique et professionnel, de la formation qualifiante et de l’emploi leur accorde depuis un certain temps des bourses locales. Ceci en les orientant dans des établissements privés d’enseignement supérieur. Certains de ces étudiants perçoivent des bourses universitaires pour le compte de l’enseignement supérieur. Mais, depuis 2014, le gouvernement ne verse plus de l’argent aux structures formatrices. Conséquences : les promoteurs de ces établissements privés confisquent les diplômes des apprenants. « Nous sommes confrontés à d’énormes difficultés. Par exemple, à la fin de la formation, nous n’avons droit à aucun papier : pas de diplôme, ni d’attestation ni de relevé de notes. Les responsables des écoles nous exigent des frais de formation, variant entre 100 et 600 000 FCFA pour la licence », a dit un étudiant. L’enseignement supérieur, qui a attribué cette année la bourse à 9 852 nouveaux étudiants, dont 2 792 de l’étranger, a promis de déposer dans les délais le dossier aux finances pour paiement. « L’Etat ne doit pas quatre trimestres aux étudiants mais deux car, nous sommes en août. D’ici peu, les notes de service seront signées et nous allons afficher les listes au cours des prochains jours. Après, le ministère des Finances prendra le relai afin de payer d’abord le premier trimestre, puis le deuxième, le troisième et le quatrième », rassurait le ministre de l’Enseignement supérieur, Bruno Jean Richard Itoua, au cours d’une conférence de presse.
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