Administration publique : une retraite à visage humain offerte à 923 fonctionnaires

Le but du séminaire, comme l’a souligné le coordonnateur de la cellule de la mise en œuvre de la réforme de l’Administration publique et du Projet de réforme et de rajeunissement de l’Administration publique (Cmrap-Prrap), Jean-Serge Bikoro, est d’offrir une retraite décente au premier lot des fonctionnaires et agents des ministères et services publics qui ne font plus partie de leurs effectifs depuis le 10 juillet. La démarche ainsi menée, a-t-il soutenu, est une opportunité donnée aux 923 ex-fonctionnaires d’initier par eux-mêmes des activités génératrices de revenus à partir de leurs indemnités. Quitte à appuyer également la création et l’opérationnalisation de la Caisse nationale de sécurité sociale de l’administration publique (Cnssap) pour une gestion efficace et durable des dossiers des bénéficiaires.

L’orientation vers une reconversion

Le séminaire de reconversion c’est donc une orientation offerte par le biais d’une formation assurée par le Secrétariat national pour le renforcement des capacités (Sénarec) et financée par la Banque mondiale afin que cette fameuse retraite soit véritablement à visage humain, telle que souhaitée par le gouvernement. Du reste, le ministre d’État chargé de la Fonction publique s’est rassuré à ce propos. Michel Bongongo a dès lors souligné à l’intention des retraités réunis au Palais du peuple  : « Soyez rassurés que votre ministère a mis en place des mécanismes visant la sécurisation des droits statutaires de retraités qui prévoit les avantages de nature à donner un visage humain à la retraite ».  Ainsi que l’a spécifié Michel Bongongo, le séminaire portera sur des formations qui aborderont différentes thématiques. La reconversion professionnelle qui sera orientée vers la création et le développement d’une entreprise leur permettra d’acquérir de nouvelles compétences et de se garder à flot au travers des notions précises octroyées sur l’éducation financière impliquant l’apport des micro-finances et banques. Jean-Serge Bikoro affirme que tout est mis en œuvre pour qu’au terme de la formation les retraités soient à même de créer des emplois qui devraient contribuer au développement du pays et par-delà en s’offriront des moyens de survie après la retraite. L’activité devant s’étendre jusqu’en province, la formation sera assurée à tous les retraités dans l’ensemble de la RDC à travers le même mécanisme. En amont, pour s’assurer les meilleurs résultats, c’est à commencer par la perception des indemnités de retraite que tout le processus est sécurisé.

En effet, le fonds gouvernemental constitué grâce à l’appui de la Banque mondiale qui est alloué au paiement desdites indemnités est bien sécurisé. Il a été constitué une banque de données biométriques au moment du recensement des agents éligibles et il en sera ainsi désormais à chaque fois que le processus sera lancé. Avec ce procédé, la perception des indemnités de retraite est réalisée par voie bancaire. Un contrôle d’accès biométrique sera effectué sur la base des tests d’empreintes pour s’assurer que l’agent bénéficiaire identifié par la Fonction publique est bien celui qui touche la paie qui lui revient et ne sera pas octroyée à des opportunistes.

Une vie après la retraite, c’est possible

Constant Koko Mudekereza, coordonnateur du Sénarec, a indiqué pour sa part : « Nous ferons de notre mieux pour que la formation leur soit utile afin qu’ils puissent travailler sur le terrain afin de pouvoir être indépendants. Ce sera possible qu’après un à trois mois pour que ceux qui auront suivi la formation ne soient pas une charge pour la société mais deviennent plus utiles à travers les services qu’ils seront en mesure d’offrir. Nous allons les outiller pour cela ». Ces propos ont été confortés par les témoignages de certains retraités devenus à ce jour coachs.

C’est le cas notamment d’Augustin qui, à 68 ans révolus, est un cas probant qui a tenu un discours encourageant aux retraités en leur parlant sans ambages. « Vous avez un choix à faire selon votre état de santé. Inscrivez-vous dans cette lutte pour avoir une activité génératrice de revenus afin d’avoir une retraite louable et à visage humain », a-t-il dit avec conviction. L’oisiveté tue, a-t-il ajouté, quitte à les convaincre à saisir l’opportunité ainsi offerte qui ne s’offre pas à toutes les occasions. Surtout que sur la base de l’organisation actuelle du régime de sécurité sociale, Michel Bongongo a soutenu que les retraités vont bénéficier à présent d’une double bonification par rapport aux autres contingents à venir. Augustin a donc  conclu de la sorte pour les réticents  : « Il y a une vie après la retraite ». Ce que Mme Marie-Jeanne Ekwalanga a réaffirmé soutenant : « La retraite n’est pas la fin du monde ». Également emmenée à témoigner à propos de son expérience personnelle elle a déclaré : « Je suis fière d’être une retraitée reconvertie. J’ai beaucoup bénéficié de mes 48 ans de carrière ».