Pointe-Noire : la ville souffre du déficit d’espaces de recréation pour les enfants

Jeudi 26 Décembre 2013 - 15:45

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Le constat a été fait par plus d’un Ponténégrin le 25 décembre, jour de la fête de Noël, où par manque de ces espaces de nombreuses familles se sont déversées vers la côte sauvage, l’unique espace, don de la nature

Des centaines et des centaines de familles, par manque d’espaces-verts, de jardins publics et de parcs d’attractions et de distractions pour enfants, ont été amenées à accompagner leurs enfants à la côte sauvage, c’est-à-dire au bord de l’océan Atlantique afin que ces derniers prennent un bol d’air marin. D’autres, par contre, étaient contraints de prendre d’assaut les restaurants-bars du centre-ville et des buvettes des quartiers populaires qui se sont transformés en parcs spontanés d’attractions pour enfants, ayant pour menu principal la distraction.

Le bar ou la buvette, lieux par essence réservés ni aux gamins ni aux adolescents, étaient hier où les couches d’âge se sont heurtées : parents, jeunes, gamins, adolescents. Ces lieux sont devenus par la force des choses des endroits honteux d’amusements pour enfants. Ne pouvant accepter qu’il ne soit vendu que du jus, les gérants de ces espaces ont eu à certains moments et par endroits des échanges de propos violents avec certains parents qui voulaient interdire la vente d’alcool aux enfants. Mais, hélas, le gérant ne cherchant que le profit, de la bière a été vendue aux mineurs.

Cette observation pose avec acuité le problème du manque d’espaces de recréation pour enfants dans nos villes. Quelques rares volontés ont essayé de se manifester, mais en vain, car la configuration urbanistique de la ville ne répond plus. Les habitations sont mêlées et mélangées avec toute sorte de lieux d’un fort alcoolisme, faisant fi de parcs d’attractions pour une saine distraction des enfants. À la place des balançoires des parcs, on a vu des enfants s’entourer d’alcool en boîtes ou d’autres liqueurs effervescentes. N’est-ce pas là la porte ouverte aux gamins vers la prise un jour de bières quand un parent à la place du jeu-foot ou du jeu baby par déficit de ces milieux s’est retrouvé avec ses enfants dans les bars et buvettes ?

L’Interpellation s’oriente principalement vers les gestionnaires des villes, en réalité et à ceux qui ont la mission de tracer les plans directeurs des villes, car on ne bâtit pas une ville sans tenir compte de tous ces préalables sociaux. Chaque arrondissement de Pointe-Noire a intérêt à avoir deux ou trois parcs d’attractions pour les enfants dignes de ce nom, vu la population galopante de cette ville et cosmopolite. Par exemple, l’arrondissement Mongo-Mpoukou est situé à un certain kilométrage de la côte sauvage, mais par manque de centres d’attractions et de distraction d’enfants, les parents avec les embouteillages qu’il y avait hier dans la ville ont été obligés d’aller coûte que coûte à la côte sauvage.

Interrogée sur cette question, une mère croisée hier au bord de l’océan Atlantique avec ses enfants a répondu : « Nous sommes ici à la plage aujourd’hui non pas pour nous-mêmes, mais plutôt pour les enfants. Tout le monde sait qu’à Pointe-Noire, il n’y a pas d'espaces de recréation pour les enfants dignes de ce nom. Et nous sommes obligés de venir distraire nos enfants à l’unique plage de Pointe-Noire que la nature nous a offerte, c’est la côte sauvage. C’est pour quoi vous voyez ces nombreuses familles assises sur le sable imaginant tant bien que mal toutes sortes de jeux et distractions pour leurs enfants. »

Cette maman a souligné son indignation par un appel qu’elle a lancé aux autorités de la ville auxquelles elle demande d’être vigilantes, car selon elle il est malsain qu’une ville comme Pointe-Noire se construise sans que rien ne se fasse pour la récréation des enfants.

Faustin Akono

Légendes et crédits photo : 

Photo : Une famille au bord de l'océan à Pointe-Noire. (© Adiac)