Liberté de la presse : les réseaux sociaux tendent à dégrader le journalisme

Mardi 2 Mai 2017 - 18:15

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A l’occasion de la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse ce mercredi 3 mai, des questions ont été posées à certains Ponténégrins sur la liberté de la presse et des réseaux sociaux. Les réponses sont divergentes mais nombreux ont affirmé que les réseaux sociaux contribuent à la dépréciation du journalisme.

«La liberté de la presse ne serait être l’anarchie car comme tout métier juridiquement organisé, le journaliste a aussi des devoirs et des droits. Et lorsque le journaliste, au lieu d’informer, crée des articles ou invente des informations pour créer des états d’âmes chez les lecteurs, les auditeurs ou les téléspectateurs, il sort par là du cadre du journalisme », a dit un habitant de Pointe-Noire.

«Et quand sont arrivés les réseaux sociaux, le journalisme a subi de profondes transformations en quelques années. Mais cette mutation est sauvage, car n’importe quoi au contenu à peine croyable est mis sur les toiles par n’importe qui, c’est-à-dire tout le monde peut s’exprimer et être lu et écouté. Et les journalistes eux-mêmes abondent avidement dans ce monde de réseaux sociaux tout en foulant aux pieds la déontologie journalistique. Ils préfèrent privilégier Facebook pour publier et promouvoir leurs articles », a déclaré un autre Ponténégrin déçu par la qualité des informations déversées sur les réseaux sociaux.

La troisième personne interrogée, qui est un journaliste, pense que hormis quelques avantages que procurent les réseaux sociaux, « ceux-ci dégradent les valeurs du journalisme traditionnels. Mais il faut tout de même reconnaître que ce n’est pas parce que les réseaux sociaux ont afflué que le journalisme traditionnel disparaîtra, non pas du tout ».

Liberté de la presse ne saurait être l’hyperliberté d’expressions

Le ménage est par essence la société en miniature dans lequel s’exercent les libertés d’expressions de ses membres. Il est même interdit aux époux de s’insulter, aux enfants de manquer du respect à leurs géniteurs ou de s’insulter même si la liberté d’expression est permise. La liberté d’expression ne saurait être l'hyperliberté dans les écrits et les paroles. Il y a la Constitution, il y a la charte des journalistes, il y a par exemple au Congo la Décision n°020 du Conseil supérieur de la liberté de la communication parlant de plusieurs questions parmi lesquelles celles relatives à l’éthique et à la déontologie du métier qui peuvent à la fois couvrir et protéger un journaliste ou l’exposer à certaines sanctions. Et même dans toutes les démocraties, les tribunaux veillent toujours à la protection des personnes en sanctionnant l’injure ou la diffamation et l’atteinte à la vie privée ou à l’intimité de quelqu’un. Partout donc les dispositions peuvent être prises pour maintenir ou rétablir l’ordre public. La liberté de la presse n’est pas le libertinage dans l’écrit ou la parole.

 

Faustin Akono

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