Forum de Davos : Xi Jinping appelle à « rééquilibrer » la mondialisation

Mardi 17 Janvier 2017 - 18:00

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Dans son discours d’ouverture du 17 janvier au Forum économique mondial de Davos, en Suisse, le président chinois Xi Jinping a appelé à « rééquilibrer » la mondialisation et la rendre « plus forte, plus inclusive, plus durable ». La Chine veut s’imposer en défenseur du libre-échange face à un Donald Trump isolationniste.

« Cela ne sert à rien de blâmer la mondialisation pour les problèmes de la planète, a affirmé le président Chinois, citant le chômage, les migrations et la crise financière de 2008.  

La Chine entend profiter de l’élection de Donald Trump, qui s’installera le 20 janvier à la Maison Blanche, pour renforcer sa stature de puissance mondiale et redessiner à sa manière la carte du commerce planétaire. Le président américain élu a promis d’abandonner l’accord de libre-échange transpacifique (TPP) signé en 2015, d’ériger des barrières douanières avec le Mexique et la Chine, et il attaque l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Face à l’échec du TPP, Pékin promeut de nouveaux accords régionaux de libre-échange (FTAAP pour le bassin Asie-Pacifique et RCEP en Asie orientale). Le pays initie aussi de nouvelles « routes de la soie » ceinturant le continent eurasiatique à coups d'investissements dans des infrastructures. Mais ces nouvelles voies commerciales assurent surtout des débouchés à la colossale production excédentaire des industries lourdes chinoises, acier et ciment notamment.

« A double tranchant »

La mondialisation économique « est à double tranchant » et « crée de nouveaux problèmes », elle « doit être plus inclusive et plus durable » et il faut la « rééquilibrer », a cependant reconnu Xi Jinping.

Il a fustigé des institutions multilatérales "inadéquates" et insuffisamment "représentatives", une critique récurrente de la part de Pékin qui juge ne pas occuper dans les institutions de Washington (FMI, Banque mondiale) et sur la scène mondiale un rôle diplomatique équivalant à son économie.

La Chine, première puissance marchande planétaire, fait un improbable héraut du libre-échange. Elle est volontiers accusée par l'Union européenne et les Etats-Unis (ses deux principaux partenaires commerciaux) de dumping, de mesures protectionnistes pénalisant les produits importés et de restrictions à l'accès des firmes étrangères.

« Il faut voir cette nouvelle politique pour ce qu’elle est: une promotion du mercantilisme chinois », tranche Christopher Balding, professeur à l'université de Pékin.

Pragmatique, la Chine veut enfin relancer ses exportations après un plongeon de 7,7% en 2016. La part du commerce dans son PIB est tombée de 66% en 2006 à 40,7% en 2015, selon la Banque mondiale, mais reste un moteur de croissance crucial pour le pays.

Yvette Reine Nzaba et l'AFP

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