Droits de l’enfant : l’Unicef publie un rapport peu reluisant sur la situation dans le monde

Ce rapport note d’importants progrès en ce qui concerne la survie des enfants, l’éducation et la lutte contre la pauvreté. Il analyse plus en profondeur l’inégalité la plus flagrante quant à la survie des enfants ainsi que des facteurs déterminants d’une mortalité évitable chez les plus jeunes. En effet, selon les tendances actuelles, 69 millions d’enfants de moins de 5 ans mourront principalement de causes évitables, 167 millions d’enfants vivront dans la pauvreté et 750 millions de femmes seront mariées pendant leur enfance d’ici à 2030. Ceci à moins que le monde entier ne se préoccupe davantage du sort des enfants les plus défavorisés avant la date limite pour les Objectifs de développement durable (ODD).

Au niveau mondial par exemple, les taux de mortalité chez les enfants de moins de 5 ans ont été réduits de plus de moitié depuis 1990, les garçons et les filles fréquentent l’école primaire en nombre égal dans 129 pays et le nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté a été réduit de moitié, comparé aux années 90. « Mais, ces progrès n’ont été ni égaux ni équitables. Les plus pauvres ont deux fois plus de chances que les enfants les plus aisés de mourir avant l’âge de 5 ans et de souffrir de sous-alimentation chronique », poursuit le rapport.

D’après Aloys Kamuragiye, les perspectives sont les plus préoccupantes en Afrique subsaharienne. En effet, au moins 247 millions d’enfants, soit deux sur trois, vivent dans une pauvreté multidimensionnelle, les privant de ce dont ils ont besoin pour survivre et se développer. Dans cette région, près de 60% des personnes âgées de 20 à 24 ans, issues du quintile le plus pauvre de la population ont moins de quatre années de scolarité. « Si les tendances actuelles se maintiennent, le rapport prévoit que d’ici à 2030, l’Afrique subsaharienne représentera : près de la moitié des 69 millions d’enfants qui mourront avant leur cinquième anniversaire, principalement de causes évitables ; plus de la moitié des 60 millions d’enfants en âge de fréquenter l’école primaire qui ne seront toujours pas scolarisés ; neuf sur dix des enfants vivant dans l’extrême pauvreté », prévient le rapport.

La situation n’épargne pas le Congo

Pour le représentant de l’Unicef, le Congo n’échappe pas à ce problème d’inégalité de chances des enfants dans la jouissance de leurs droits. Car, l’enquête par grappes à indicateurs multiples réalisée par l’Institut national de la statistique l’an dernier montre que la malnutrition chronique touche 17% des enfants de moins de 5 ans en milieu urbain contre 28% en milieu rural. Le pourcentage de la population utilisant de l’eau de sources améliorées est, a-t-il annoncé, de 98% en milieu urbain contre 57% en milieu rural. Le % d’enfants en âge d’aller à l’école secondaire ou supérieure est, d’après lui, de 78% en milieu urbain contre 41% en milieu rural. Quant aux enfants autochtones, ils ont nettement moins de chances que le reste des enfants de jouir de leur droit à la santé, la nutrition, l’éducation, la protection…

« Le rapport met aussi en évidence qu’investir dans les enfants les plus vulnérables peut être bénéfique, à court et à long terme. Les allocations en espèces, par exemple, se sont avérées utiles pour aider les enfants à rester à l’école pendant plus longtemps et à progresser vers des niveaux de scolarité plus élevés. »

Enfin, pour contribuer à donner des chances égales aux enfants, le rapport propose quelques mesures.  Il s’agit notamment d’avoir de meilleures données sur les enfants les plus vulnérables ; trouver des solutions intégrées pour répondre aux difficultés des enfants ; développer des façons innovantes de remédier aux problèmes ainsi qu’effectuer des investissements plus équitables et impliquer davantage les communautés.