Le gouvernement de Paolo Gentiloni entre en fonction

Mercredi 14 Décembre 2016 - 16:30

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La classe politique italienne souhaite s’attaquer rapidement aux défis laissés par Matteo Renzi, mais chacun a son agenda et son style.

Si le Premier ministre, Matteo Renzi, a rapidement tiré la leçon de l’échec du référendum qu’il a lancé pour réformer la Constitution, son style d’homme pressé semble avoir gagné la vie politique italienne. Il ne s’en est fallu que d’une semaine pour qu’il remette « la clochette » à son successeur, Paulo Gentiloni, comme nouveau président du Conseil. Et à celui-ci, deux jours ont suffi pour former son gouvernement (en reconduisant d’ailleurs très largement les titulaires de l’équipe précédente).

Et mardi, deux jours après sa désignation par le président de la République et son acceptation de prendre le relais de Matteo Renzi, il s’est présenté à la Chambre des députés pour réclamer leur confiance. Confiance largement acquise, avec une majorité de députés appartenant en grand nombre à son propre parti, le Parti démocratique (PD), dont le secrétaire reste Matteo Renzi, un ami. En Italie, la passation de pouvoir entre Premiers ministres se fait à la Chambre des députés par la transmission par le sortant d’une clochette de rappel à l’entrant. Le tout s’est passé dans les sourires et les embrassades mardi, et rondement mené.

Il ne restait plus, mercredi, que l’approbation de la nouvelle équipe gouvernementale par le Sénat pour que celle de Paolo Gentiloni s’attaque aux dossiers qui ont justifié sa venue au pouvoir: rédiger d’une nouvelle loi électorale consensuelle pour permettre de nouvelles élections législatives;  affronter la question des banques minées par des dettes faramineuses que l’Union européenne a refusé d’éponger et enfin, toucher au dossier des populations frappées par deux tremblements de terre, en août et en octobre derniers, auxquelles l’Etat a promis de l’aide pour la reconstruction.

Ces dossiers ne sont pas faciles et le nouveau gouvernement ne les abordera, sans doute, pas la fleur au fusil. D’autant que la plupart des partis d’opposition ont refusé de collaborer avec M. Gentiloni pour protester contre la décision de ne pas aller aux urnes tout de suite. Des partis qui ont le vent en poupe comme le Mouvement des 5 Etoiles (M5S) du comique Beppe Grillo, ou la Ligue du Nord, anti-européen et anti-immigré de Matteo Salvini, estiment que c’est maintenant qu’il faut voter, car ils ont la faveur de l’opinion et des sondages. Attendre, c’est refroidir les ardeurs des futurs votants, estiment-ils. Ils ont décidé d’organiser des manifestations de place pour contraindre le gouvernement à abréger les temps et accélérer ce qui doit l’être.

Lucien Mpama

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