Climat : le méthane menace la lutte contre le réchauffement climatique

Mardi 13 Décembre 2016 - 12:36

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Selon une étude parue le 12 décembre, la flambée depuis dix ans des émissions de méthane, un gaz à effet de serre plus nocif pour le climat que le CO2, risque de compromettre la lutte contre le réchauffement.

« Il faut de toute urgence s’attacher à quantifier et réduire les émissions de méthane », ont plaidé les auteurs de cette étude qui ont coordonné un bilan mondial mené par plus de 80 scientifiques de 15 pays. 

En effet, après un léger ralentissement entre 2000 et 2006, la concentration de méthane dans l’atmosphère a augmenté dix fois plus rapidement la décennie suivante, relève l’étude, dont les auteurs estiment que, « contenir le réchauffement sous 2°c est déjà un défi considérable ». « Un tel objectif deviendra de plus en plus difficile à tenir si l’on ne réduit pas les émissions de méthane fortement et rapidement », ajoutent-ils.

Deuxième grand gaz à effet de serre lié aux activités humaines, après le dioxyde de carbone (CO2), le méthane contribue pour quelque 20% au réchauffement en cours. Jusqu’ici, les mesures contre le réchauffement se sont largement concentrées sur le CO2, issu pour une large part des énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz), et qui représente 70% des gaz à effet de serre. Or, le méthane est 28 fois plus « réchauffant » que le CO2.

D’après les chercheurs, 60% des émissions de méthane sont cependant liées aux activités humaines : notamment 36% viennent de l’agriculture (éructations des ruminants et rizières) et du traitement des déchets. 

D’ailleurs, les chercheurs privilégient cette hypothèse pour expliquer la hausse des émissions. Mais ils n’excluent pas non plus le rôle des énergies fossiles dans ce boom. Quelque 21% des émanations de méthane sont de fait dues à l’exploitation du charbon, du pétrole et du gaz : de l’extraction jusqu’aux réseaux de distribution, les fuites de méthane sont très fréquentes.

Concernant le permafrost, l’étude indique que ces sols gelés des hautes latitudes, peuvent aussi dégager du méthane en dégelant, une grande crainte des climatologues.  « Il est en tout cas possible d’agir d’ores et déjà et très concrètement pour réduire ou capter le méthane », préviennent les scientifiques.

Yvette Reine Nzaba

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