Lutte contre le VIH/sida : l’Afrique du sud donne le coup d’envoi d’un vaccin expérimentalMercredi 30 Novembre 2016 - 12:00 Le lancement mercredi, en Afrique du Sud, du test du nouveau vaccin HVTN 702 ravive les espoirs de la communauté scientifique. C’est dire qu’une fois l’efficacité de cet essai clinique confirmée, elle pourrait enfin permettre de faire reculer la maladie à travers le monde. Après plus de trente ans d’efforts pour trouver un vaccin contre le Vih, soit depuis l’identification du virus en 1983, la communauté scientifique espère que le HVTN 702 conçu par les laboratoires pharmaceutiques GSK et Sanofi est un vaccin prometteur contre le sida. Ce vaccin expérimental sud-africain est une version renforcée d’une souche utilisée en 2009 en Thaïlande sur plus de 16.000 volontaires. La dose injectée avait permis de réduire de 31,2% les risques de contamination trois ans et demi après la première vaccination. En Afrique du Sud, plus de 5.400 volontaires, hommes et femmes sexuellement actifs âgés de 18 à 35 ans, vont en quatre ans, recevoir cinq injections du vaccin dans quinze sites répartis sur tout le territoire. Les résultats de l’essai clinique, l’un des plus importants jamais entrepris, sont attendus pour 2020. « Nous avons l’espoir que l’efficacité soit encore bien plus forte », s’est exprimé récemment devant les députés, le vice-président sud-africain Cyril Ramaphosa, soulignant ne pas ignorer que les traitements antirétroviraux (ARV) restent aujourd’hui de loin les plus efficaces contre la maladie. Le directeur de l’Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses, Anthony Fauci, a estimé que s’il est « utilisé en même temps que les outils de prévention à l’efficacité prouvée, le HVTN 702 pourrait constituer le coup de grâce contre le Vih ». Malgré les espoirs suscités par ce vaccin, les spécialistes insistent sur la nécessité de ne pas baisser la garde face à la maladie. « Un vaccin efficace changerait la donne, mais ces essais vont prendre des années (…). Nous devons continuer à utiliser les autres moyens de prévention pour réduire les nouvelles contaminations », a souhaité le Dr Morris de l’Institut national sud-africain des maladies transmissibles. Le choix de l’Afrique du Sud pour tester ce vaccin à grande échelle n’est pas fortuit. Il s’explique au fait que ce pays enregistre plus de 7 millions de personnes vivant avec le Vih, soit un taux de prévalence de plus de 19%, l’un des plus élevés au monde. Les essais du nouveau vaccin sont conduits par les Instituts nationaux américains de la santé (NIH), le Conseil sud-africain de la recherche médicale (SAMRC), la Fondation Bill et Melinda Gates, les laboratoires Sanofi Pasteur, GlaxoSmithKline et le Réseau d’essais des vaccins contre le VIH (HVTN). Notons que selon une étude publiée en juillet dernier, lors d’une conférence internationale sur le sida à Durban, en Afrique du Sud, environ deux millions et demi de personnes sont infectées chaque année par le virus du sida.
Nestor N'Gampoula Notification:Non |