Ministère de la Femme : une feuille de route pour endiguer les violences sexuelles

Lundi 28 Novembre 2016 - 17:28

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L’Association des Femmes juristes du Congo en partenariat avec le ministère de la Promotion de la Femme et de l’Intégration de la Femme au Développement (Mpfifd) a organisé, le 25 novembre à Brazzaville, une soirée culturelle pour tenter de proposer une réponse sociale adaptée face à l’ampleur des violences sexuelles.

Cette soirée d’interpellation a été organisée sur le thème : « Dit stop aux violences faites aux femmes », dans le cadre de la célébration de la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes.

Pour tenter de proposer une réponse sociale adaptée face à l’ampleur des violences sexuelles, la ministre de la Promotion de la Femme et de l'Intégration de la Femme au développement, Inès Nefer Bertille Ingani a d’abord interpellé la mémoire collective. « En cette journée mémorable, chaque Congolais, chaque  Congolaise doit s’interroger sur sa contribution pour pouvoir éradiquer les violences sexuelles, physiques, psychologiques, socio-culturelles, institutionnelles, économiques faites aux filles et  femmes », a-t-elle déclaré.

La ministre s’est engagée à appuyer les centres de prise en charge des victimes des violences sexuelles. Elle compte aussi  redynamiser l’observatoire des violences faites aux femmes et le réseau national des organisations de la société civile qui luttent contre ce fléau.

Dans le cadre des travaux interinstitutionnels, le ministère de la Promotion de la Femme ainsi que celui de la Justice vont accélérer et finaliser le processus d’élaboration de l’avant-projet de loi portant prévention des violences socio-spécifiques et lutte contre l’impunité des auteurs de ces violences.

La réévaluation du code pénal dans le cadre du projet Pareda est également envisagée par le ministère de la Promotion de la Femme. La ministre souhaite  que  des affaires liées aux actes de violence soient examinées  sans attendre les audiences criminelles.  

Peu de temps après, le ministère de la Promotion de la Femme va s’atteler à construire un centre de réhabilitation de victimes de violences pour assurer une véritable assistance psychologique, sociale, juridique et médicale pour les victimes. Dans les quartiers périphériques, le ministère s’emploiera à mettre en place des zones d’alerte pour protéger les veuves et orphelines maltraitées contre les rites dégradants et humiliants.  De même, la création des brigades de police au sein des commissariats de police pour lutter contre les violences sexio-spécifiques est également envisagée.

« Non à l’impunité. Dialoguons tous avec nos enfants pour les prémunir contre les violences en milieux scolaires, universitaires, dans nos voisinages et ou tout autre endroit où elles peuvent être vulnérables », a conclu la ministre Inès Nefer Bertille Ingani.

Par ailleurs, la présidente de l’Association des Femmes Juristes du Congo, Jocelyne Milandou, a critiqué ce fléau en indiquant que : « les violences faites aux femmes troublent l’ordre public et même les bonnes mœurs. Mais hélas, les auteurs de ces violences bénéficient d’une impunité notoire ».

Le directeur de cabinet du ministre de la Justice a pour sa part reconnu que : « les victimes des violences sexuelles représentent les taux les plus élevés dans nos hôpitaux parmi les patients enregistrés. Les plaintes des victimes des violences sexuelles dans nos juridictions pénales sont les plus déplorables ».  

Pour réorganiser une lutte plus structurée contre les violences sexuelles, la signature d’un partenariat est envisagée entre le ministre de la Justice et l’Association des Femmes juristes du Congo.

Les violences faites aux femmes constituaient l’une des priorités de la politique de promotion de la femme de 1999 mise en œuvre jusqu’en 2001 avec une extension  en 2002-2003. La politique nationale genre, de 2008, assortie d’un plan d’action de mise en œuvre 2009-2013. L’axe stratégique 4 de cette politique consiste à promouvoir la participation équitable à la gestion du pouvoir, le respect des droits et la suppression des violences.

Que doit faire la victime de violences sexuelles ?                                                       

Ne pas rester seule, en parler à une personne à qui vous avez confiance ou se rapprocher du siège du projet ; se rendre le plus vite à l’unité de prise en charge des victimes de violences sexuelles à l’hôpital de Makélékélé et se faire délivrer un  certificat médical; en parler à des professionnels  ( psychologues ); porter plainte en se rendant au commissariat de police ou encore par écrit au procureur de la République gratuitement ou s’adresser  au juge d’instruction  moyennant 10.000 FCFA; se rendre à la cellule d’écoute implantée au sein de la paroisse ou se rapprocher des animatrices des cliniques juridiques de l’association Mibeko ( rue Nko, Plateau des 15 ans ) ou de l’Association des femmes juristes du Congo (Maison de la femme à côté de l’hôtel  adonis, centre-ville).

Fortuné Ibara

Légendes et crédits photo : 

Une soirée culturelle pour parler des violences sexuelles

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