Vous avez dit Mandela : lequel ?

Il existe dans la province de Rome, à la frontière avec la région des Abruzzes (dont la capitale, L’Aquila, est passée à la postérité avec le tremblement de terre dévastateur d’avril 2009), une petite bourgade de pas même mille habitants. Elle a été projetée au-devant de l’actualité, au moins par les Africains d’Italie, après la mort de Nelson Mandela, car ce village se nomme précisément Mandela !

Mais tout rapprochement entre Mandela-village et notre icône continentale relèverait de la pure fantaisie : il n’y a aucun rapport entre les deux ! Et si des Africains d’Italie, dont beaucoup entendaient parler de ce village pour la première fois, ont pensé à s’y rendre en pèlerinage, cela allongera sans doute la liste des visiteurs des localités de montagne productrices d’huile d’olive, mais ce ne sera nullement à verser comme acte de dévotion à la mémoire de Nelson Mandela.

Du temps des Romains, dit-on, Mandela-village portait le nom de Pagus Mandela. Puis il changea au Moyen-Âge, devenant Cantalup Bardella. Mais, vicissitudes de l’histoire ou volonté expresse des habitants, en 1870, la bourgade reprend son nom d’antan. Et aujourd’hui, c’est sous ce nom de Mandela que le peu de gens qui s’aventurent dans ce village perché sur un plateau désignent la localité.

Petit détail si l’on veut à tout prix chercher un lien avec l’Afrique : Mandela-village abrite un centre de regroupement des immigrés clandestins ou demandeurs d’asile. Ils y viennent par vagues successives, au gré des flux qui débarquent à Lampedusa ; ils y restent le temps que l’on statue sur leur cas ou sont refoulés. En ce moment, ce centre bruit de mille cris en anglais : les occupants viennent principalement du Nigéria et de Sierra Leone.