Samusocial : 10 ans au service des enfants en situation de rueLundi 31 Octobre 2016 - 17:28 Créé en 2006, le Samusocial de la ville océane à fêté le 29 octobre à son siège à Mpita, situé dans l’arrondissement I Lumumba, les 10 ans de sa création. Cet anniversaire a été honoré par la présence du président fondateur du Samusocial international, Xavier Emmanuelli, et de la directrice internationale, Mari Chuberre, du président du conseil d’administration de cette structure, Roland Bouiti Viaudo et des partenaires.
La cérémonie a été marquée par le bilan synthèse des 10 ans d’existence de l’ONG, des activités culturelles des enfants en situation de rue et le témoignage très poignants de deux anciens bénéficiaires du centre. Créée grâce à l’expertise du samusocial international, la structure a fait un élogieux parcours en tenant compte des résultats techniques présentés par ses meneurs sur la prise en charge sanitaire et psychosocial. Le travail quotidien du personnel de la structure sur le terrain a changé tant soit peu l’image de la ville de Pointe-Noire. En effet, dans son mot de circonstance, Roland Bouiti Viaudo a remercié les différents partenaires avant de faire l'évaluation du travail fait depuis 2006. « Lorsque nous avons créé ce centre, on avait identifié environ mille enfants en situation de rue. 70% étaient d’origine de la RDC, 25% d’origine congolaise et 5% d’origine diverse avec à peine deux filles mais. Aujourd’hui, avec l’accalmie qui est observée au niveau du Congo notamment dans les deux grandes villes, Brazzaville et Pointe-Noire, et un peu en RDC, ce nombre est revenu à environ 600 enfants identifiés. Un effort de réinsertion et de prise en charge a été fait. Le partenariat qui a été noué entre le samusocial Pointe-Noire et international nous a permis de répondre à des appels d’offres de l’UE et de l'AFD et d’avoir une certaine crédibilité vis-à-vis des donateurs qui nous ont fait confiance », a-t-il souligné. Le président du conseil d’administration a, cependant, appelé les donateurs à réfléchir à la mise en place d’un dispositif pour la formation de ces jeunes qui demain deviendront des adultes. « Je voudrais me retourner encore vers les donateurs pour voir comment on peut initier une réflexion sur leur formation, trouver d’autres structures de relais pour former ses jeunes à des petits métiers pour leur permettre de se prendre en charge quand ils vont atteindre 18 ans, puisque le samusocial ne fait que la prise en charge sanitaire et psychosocial », a-t-il poursuivi avant d’appeler la solidarité de tous pour l’engagement pris il y a 10 ans. Prenant la parole à son tour, le président fondateur du samusocial international a félicité tous les intervenants du travail fait dans la prise en charge des enfants. Il a rappelé à l’assistance son intérêt dont certains enfants ont perdu très tôt la chaleur familiale et sont obligés de se refugier dans la rue. « Je suis fier d’être à cette cérémonie parce que j’ai retrouvé les amis qui travaillent avec moi. Je suis fier du samusocial Pointe-Noire parce que c’est le maire qui mène l’association, c’est le pouvoir politique le plus proche des gens. Il est le président et donne sa légitimité. La prise en charge des enfants de rue fait partie du développement de la ville. La traversée des 10 ans a eu certes des aléas et des obstacles mais, avec le dynamisme du président du conseil d’administration, nous avons été crédibles devant les donateurs qui sont là. Ils ont cru en nous car la structure n’existait pas. S’occuper des enfants de rue c’est un devoir, Il faut avoir un bon cœur, de la compassion, un élan envers les autres et surtout être professionnel», a indiqué Xavier Emmanuelli. De son côté, la directrice du samusocial international, Marie Chuberre, a rappelé que l’apport du centre c’est d’aller là où les gens ont besoin d’une aide, où les gens sont dans l’incapacité totale de venir vers les services et cela est un challenge pour les professionnels. « Aller dans la rue c’est analyser la situation des enfants, évaluer le niveau de danger dans lequel ils sont, leur proposer des mesures immédiates de protection qui est une priorité absolue. Pouvoir essayer de les orienter et de travailler avec eux sur un projet de vie, pour pouvoir les amener à sortir de la rue et à s’engager dans un projet de vie vers une intégration, un retour en famille et autres alternatives possibles», a-t-il dit. Enfin, le directeur du samusocial Pointe-Noire, Thomas Gaboriau, présentant la fiche technique de prise en charge des enfants de la rue de 2006 à 2016, a souligné que la structure à pris la charge de 2 000 enfants de rue, soit 20 000 prises en charge médicale, 21000 prises en charge sociale, 1150 entretiens psychosociaux, 950 permanences au sein des postes de police et des maisons d’arrêt, 500 chez les partenaires associatifs membres du RIPER. 400 projets de sortie de rue aboutis, pour les enfants qui sont réorientés vers les centres d’hébergement à long terme afin d’avoir accès à une formation professionnelle. C’est aussi des retours en famille qui marchent. 720 enfants hébergés au Centre d’hébergement d’urgence du samusocial Pointe-Noire depuis sa création en 2010. Charlem Léa Legnoki Légendes et crédits photo :Photo de famille des responsables du Samusocial posant avec leurs partenaires "adiac" Notification:Non |