République centrafricaine : les Nations unies invitent le gouvernement à contrer la menace des mercenaires

Samedi 22 Octobre 2016 - 13:30

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Le Groupe de travail des Nations unies sur les mercenaires a appelé, le 20 octobre, le gouvernement de la République centrafricaine (RCA) à freiner le plus vite possible la menace des mercenaires et des combattants étrangers, qui ont rejoint des groupes armés locaux, afin d’éviter une nouvelle escalade de la violence dans le pays.

« Nous avons reçu des informations selon lesquelles des mercenaires et des combattants étrangers en provenance de pays voisins, notamment du Cameroun, du Tchad, du Niger et du Soudan, ont rejoint des groupes armés, principalement les Seleka, provoquant chaos et destruction », a déclaré l’expert en droits de l’Homme Anton Katz à la fin de la visite du Groupe de travail en RCA.

« Plus de 500 mercenaires et combattants étrangers demeurent en RCA aujourd’hui et ont profité de la fragilité actuelle du pays pour s’enrichir à travers des activités criminelles. La présence continue de ces acteurs compromet gravement le droit des Centrafricains à l’autodétermination et menace la stabilité du pays », a noté Anton Katz.

Le Groupe de travail a également exprimé des inquiétudes au sujet de la présence de la « Lord Resistance Army » (LRA) qui a provoqué une recrudescence de la violence dans le sud-est du pays ces derniers mois. La LRA, principalement composée d’Ougandais, comprend également des membres provenant du Soudan, de la RDC et du Niger.

À ce jour, la LRA a enlevé des centaines de personnes, en particulier des enfants pour les utiliser comme soldats et soumis de nombreuses femmes à la violence sexuelle et à l’esclavage. Leur présence a aggravé la situation sécuritaire dans le pays.

Malgré les énormes défis sécuritaires, le Groupe de travail a salué les mesures positives initiées par les autorités. «  Nous félicitons le gouvernement et le peuple de la RCA pour l’élection pacifique organisée plus tôt cette année, les efforts déployés pour la réconciliation nationale et la lutte contre l’impunité concernant les violations des droits de l’Homme commises pendant ces dernières années de conflit », a déclaré Patricia Arias, membre du groupe d’experts.

D’autres initiatives positives ont été l’adoption d’une nouvelle Constitution qui reconnait la menace des mercenaires ; le suivi des recommandations du Forum de Bangui, qui comprend le Désarmement, la Démobilisation, la Réinsertion et le Rapatriement des anciens combattants (DDRR) ; les efforts visant à établir une cour pénale spéciale pour enquêter sur les violations graves des droits de l’Homme et la poursuite des auteurs des crimes commis depuis 2003.

Les experts de l’ONU ont exhorté le gouvernement à assurer la protection des témoins et des victimes qui souhaitent participer aux procédures judiciaires contre les auteurs de violations des droits de l’Homme et à faire en sorte qu’ils bénéficient d’une protection totale et de garanties contre des représailles.

La perméabilité des frontières a rendu facile l’entrée dans le pays des groupes armés étrangers. Les richesses naturelles telles que le diamant, l’or, l’uranium et le pétrole représentent une motivation pour ces combattants. La perception des taxes illégales prélevées à la population, ainsi que le vol, le pillage, le trafic et la contrebande de marchandises sont devenus une source de revenus pour ces acteurs.

Yvette Reine Nzaba

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