Sud-Kivu: la société civile se réjouit de l’arrestation de trois fonctionnairesMercredi 5 Octobre 2016 - 19:07 Ces responsables locaux sont soupçonnés d’être impliqués dans l’exploitation illégale d’or avec une société chinoise. La société civile de Shabunda a salué l’arrestation, le 1er octobre, de trois fonctionnaires accusés d’exploitation illégale des minerais dans la rivière Ulindi. Le président de cette structure, Joseph Mpeseni, cité par radiookapi.net a soutenu que ces fonctionnaires sont soupçonnés d’être impliqués dans l’exploitation illégale d’or avec une société chinoise. Il est, en effet, noté qu’une enquête initiée par le gouvernement depuis août dernier sur les allégations d’exploitation illégale des minerais dans le Sud-Kivu a permis l’arrestation de l’ancien ministre provincial des Mines de cette province, du chef de la division provinciale des Mines et du directeur provincial de l’organe technique du gouvernement provincial attaché au ministère provincial des mines, le SAEDSKM. Dans un rapport du mois de juillet dernier, l’ONG Global Witness a accusé des groupes armés du territoire de Shabunda d’avoir extorqué pendant près de deux ans, en complicité avec certaines autorités provinciales, des exploitants locaux d’or de la rivière Ulindi au profit d’une société chinoise. Ce rapport a conduit le gouvernement congolais à initier une enquête dont les conclusions ont permis l’arrestation de ces autorités provinciales. Selon ce rapport des Global Witness, des groupes armés du territoire de Shabunda se sont vu offrir des armes et de l’argent par une entreprise minière chinoise qui exploite de l’or dans ce territoire. Selon le même rapport, ces groupes armés ont dégagé jusqu’à 25 mille dollars par mois en extorquant des mineurs locaux lors de la récente ruée vers l’or qu’a connue cette région pendant deux années. « Rien qu’en l’espace d’un an, de l’or d’une valeur pouvant atteindre les 17 millions de dollars, produit par l’entreprise chinoise Kun Hou Mining, s’est volatilisé, ayant probablement quitté le Congo en contrebande pour gagner les chaînes d’approvisionnement internationales », avait révélé cette ONG dans son rapport. Les éléments mis à jour par l’ONG montrent qu’à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, des autorités minières auraient délibérément falsifié des documents pour dissimuler tout lien des minerais exportés avec Shabunda. Ils ont ainsi modifié l’origine de l’or sur les documents d’exportation officiels, indiquant qu’il provenait des quelques mines artisanales du Sud-Kivu opérant légalement, indique le rapport. Aussi, a-t-il été indiqué, parallèlement à ce phénomène, l’État congolais, du fait de la contrebande et du comportement répréhensible des autorités provinciales, n’a pas perçu les recettes fiscales qu’il aurait dû dégager des 38 millions de dollars d’or artisanal produit chaque année pendant cette période de ruée vers l’or le long de la rivière Ulindi. Citant des sources concordantes, Global Witness avait relevé qu’une autorité provinciale s’était entendue avec des groupes armés pour taxer les mineurs de manière illégale. Mais d’autres autorités locales auraient aussi collaboré avec les Raïa Mutomboki, s’accordant sur le partage des recettes fiscales. « Du fait de leurs actions ces deux dernières années, les autorités provinciales chargées de superviser la ruée que connaît actuellement Shabunda ont directement porté atteinte aux efforts internationaux ainsi qu’à ceux du gouvernement national visant à réformer le commerce de l’or artisanal de l’est du Congo », avait mentionné en son temps Global Witness, qui avait recommandé au gouvernement congolais d’appliquer ses propres lois pour veiller à ce que les entreprises dans son secteur aurifère ne produisent ou ne vendent pas d’or qui a servi à financer des groupes armés et de sanctionner toute entreprise qui enfreint ces lois. Lucien Dianzenza Notification:Non |