Gabon : une réélection diversement accueillie

Lundi 26 Septembre 2016 - 15:00

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La réélection d’Ali Bongo Ondimba a été diversement saluée. Pendant que l’Union européenne (UE) critique sévèrement le processus, les Etats- Unis, l’ONU et l’Union africaine ont pris acte de la décision de la Cour constitutionnelle confirmant la victoire du président sortant.

La confirmation de la réélection d’Ali Bongo n’a pas fait que des heureux. Du côté de l’opposition, on dénonce un déni de justice, tandis que la communauté internationale affirme prendre note de cette décision. Au fond : « Grande faiblesse du système électoral » et « évidentes anomalies » non rectifiées. « La Mission d'observation électorale regrette que la Cour constitutionnelle n'ait pas été en mesure de rectifier de manière satisfaisante les anomalies observées lors du recensement des votes », écrit la Mission des observateurs électoraux de l’UE présente au Gabon. L'observatrice en chef, Marya Gabriel, regrette que « les doutes sérieux sur les résultats du Haut-Ogooué n'aient pas été levés de manière satisfaisante ».

La requête de Jean Ping portait précisément sur un nouveau décompte des voix dans cette province, fief d'Ali Bongo, où il a obtenu 95% des voix pour 99% de participation, lui assurant quelque 5.000 voix d'avance sur l'ensemble du Gabon, selon les premiers résultats de la commission électorale. La Cour constitutionnelle a corrigé à la marge les résultats du Haut-Ogooué, annulant par ailleurs les résultats des votes dans plusieurs bureaux de Libreville. Résultat : Ali Bongo est élu avec 172.990 voix (50,66%) devant Jean Ping (161.287 voix, 47,24%), selon la Cour. Ali Bongo devrait être investi, dans les dix jours, pour un nouveau septennat.

Le président en exercice de l'UA, Idriss Deby Itno, a également pris acte de la décision de la Cour constitutionnelle, tout comme le Maroc, le secrétaire général des Nations unies et les Etats-Unis. Ban Ki-moon a aussi demandé la libération des personnes détenues de façon arbitraire en relation avec le processus électoral. Pour le porte-parole du gouvernement, personne n'est détenue de façon arbitraire, estimant que « les responsables arrêtés ces derniers jours, comme Léon-Paul Ngoulakia, se trouvent dans les délais légaux de garde à vue ».

« La France constate que l'examen des recours n'a pas permis de lever tous les doutes », a publiquement regretté le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, avant de demandé à Jean Ping et les siens de poursuivre leurs revendications selon des voies qui ne remettent pas en cause la paix et le bien-être du pays. Ainsi, Libreville accuse Paris de prendre la thèse des observateurs de l’UE. « Nous déplorons que le quai d'Orsay se soit déporté à Bruxelles », a réagi le porte-parole du gouvernement, Alain-Claude Bilie-by-Nze.

L’issue du dialogue

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba, qui prête serment ce mardi, a appelé, après la validation de sa réélection par la Cour constitutionnelle, à « un dialogue politique » avec l'opposition. L'annonce de sa réélection avait déclenché fin août une violente crise dans le pays, avec des émeutes meurtrières et des pillages. Et le chef de l’Etat gabonais de lancer : « plus jamais ça! ».

Notons qu'aucun incident n'a été enregistré depuis la confirmation de la victoire d'Ali Bongo, vendredi soir.

Josiane Mambou Loukoula

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