Prise en charge du VIH : les adolescents ne bénéficient pas des soins nécessaires, estime l’OMS

Mardi 26 Novembre 2013 - 12:47

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Un nouveau rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) rendu public le 25 novembre indique que les jeunes âgés de 10 à 19 ans ne jouissent pas du soutien dont ils auraient besoin en matière de prise en charge de l’infection à VIH pour rester en bonne santé et éviter de transmettre le virus

Ce document, qui aborde pour la première fois les besoins spécifiques des adolescents, souligne en outre que des millions d’adolescents risquent de contracter l’infection. De 2005 à 2012, l’absence de services de prise en charge de l’infection à VIH efficaces et acceptables pour les adolescents a entraîné une augmentation de 50% des décès liés au sida dans cette tranche d’âge, contre une baisse de 30% dans la population générale.

Le directeur du Département VIH/sida de l’OMS, le Dr Gottfried Hirnschall, a indiqué que, chez l’adolescent, la transition de l’enfance à l’âge adulte est marquée par des pressions affectives et sociales difficiles à supporter et parfois déroutantes. « Les adolescents doivent disposer de services de santé et d’un soutien adaptés à leurs besoins. Pour eux, la probabilité de bénéficier d’un dépistage est moindre que pour les adultes et ils ont souvent besoin de davantage de soutien que les adultes pour poursuivre les soins et prendre leur traitement », a-t-il souligné.

Selon l’OMS, qui a rendu publique cette étude une semaine avant la Journée mondiale du sida 2013 célébrée le 1er décembre, de nombreux enfants qui ont été infectés à la naissance sont aujourd’hui adolescents. Outre les nombreux changements liés à l’adolescence, ces jeunes doivent aussi apprendre à vivre avec une infection chronique, révéler leur état à leurs amis et à leur famille et éviter de transmettre le virus à leurs partenaires sexuels.

« Les adolescentes, les jeunes hommes qui ont des relations avec des hommes, les toxicomanes ou qui subissent une coercition ou des abus sexuels sont les plus exposés au risque d’infection. Ils sont confrontés à de nombreux obstacles, y compris la sévérité de la législation, les inégalités, la stigmatisation et la discrimination, ce qui les empêche d’accéder à des services de dépistage, de prévention et de traitement de l’infection à VIH », a pour sa part relevé le responsable des programmes de lutte contre le VIH à l’Unicef, Craig McClure. « Environ une nouvelle infection sur sept survient au cours de l’adolescence. Si ces obstacles ne sont pas levés, le rêve d’une génération libérée du sida ne se réalisera jamais », a-t-il prévenu.

De nombreux jeunes ignorent leur statut sérologique vis-à-vis du VIH. En Afrique subsaharienne par exemple, les experts estiment que 10% seulement des hommes et 15% des femmes âgés de 15 à 24 ans connaissent leur statut. Dans d’autres parties du monde, bien que l’on dispose de peu de données, il est régulièrement signalé que très peu d’adolescents vulnérables ont accès au dépistage et au conseil.

Devant cette situation préoccupante, l’OMS recommande aux pouvoirs publics de revoir la législation afin que les adolescents puissent avoir accès au dépistage sans devoir demander l’autorisation de leurs parents. L’organisation suggère aux services de santé des moyens d’améliorer la qualité des soins et du soutien social offerts aux adolescents et souligne aussi qu’il est judicieux de faire participer les adolescents à la création des services qui les concerne.

Nestor N'Gampoula