Vatican : le pape François fait le ménage

Mercredi 20 Novembre 2013 - 16:45

Abonnez-vous

  • Augmenter
  • Normal

Current Size: 100%

Version imprimableEnvoyer par courriel

Le Souverain pontife veut voir davantage de prêtres dans les paroisses, et moins dans les bureaux au Vatican

La décision n’est pas pour surprendre : le pape souhaite dégrossir l’administration vaticane. Fidèle à ses convictions de sobriété, le pape argentin passe la torche sur tous les recoins de l’administration qui est à la tête de l’Église catholique et qui coûte cher. Ainsi, une trentaine de prêtres pourraient bientôt être invités à rentrer chez eux, en paroisses dans leurs diocèses de provenance, en Italie ou ailleurs. Le Souverain pontife estime que le Vatican n’a pas besoin d’une cohorte de bureaucrates en soutane dans les bureaux alors que les fidèles dans le monde entier manquent de prêtres.

Les décisions du pape dans ce domaine vont être exécutées (ou amplifiées ?) par un ancien du Congo : Mgr Beniamino Stella fut dans les années 1980 le nonce apostolique (ambassadeur du Vatican) à Brazzaville. En septembre dernier, le pape François l’a nommé préfet de la Congrégation (ministère) pour le clergé. Et c’est donc lui qui étudie actuellement cas par cas la situation des prêtres à rendre à leur vocation première. Selon des indiscrétions de la presse vaticane, son dicastère pourrait être le premier à subir les coups de balais du pape.

On signale que quatre prêtres de ce département ont déjà fait leurs valises et quitté le Vatican. Qu’il s’agisse de prêtres qui étaient les plus proches collaborateurs du préfet précédent, tel l’Italien Mauro Piacenza, ne fait aucune différence. Le pape veut affirmer son autorité dans une direction où les pouvoirs seraient renforcés pour les évêques dans les diocèses, pas chez des bureaucrates du Vatican. « Moins de mondanité et plus de sacerdoce », ne cesse de répéter le pape argentin ces jours. Des rumeurs le donnent très près du cordon de la bourse pour ne pas faire dépenser plus que le nécessaire à cette « Église pauvre pour les pauvres » pour laquelle il a optée dès les premiers jours en choisissant le nom de François, le saint pauvre d’Assise.

Le personnel du Vatican se souvient qu’au lendemain de son élection, certaines catégories n’avaient pas reçu la gratification financière qui annonce habituellement la fin et le début d’un pontificat au nom de la rigueur. Un journal croit même savoir qu’à peine nommé comme membre de la commission des 8 cardinaux – le fameux « G-8 » - désignés pour conseiller le pape dans la gestion du Vatican, le cardinal italien Giuseppe Bertello se serait rendu dans les différents dicastères pour demander une liste de personnes non nécessaires à l’accomplissement de leur travail au quotidien. Une liste d'un certain nombre de noms de prêtres dans ce cas, aurait été dressée. Ils ont leurs valises sur le pas de porte.

Lucien Mpama