Côte d’Ivoire : Simone Gbagbo sera jugée à partir du 31 maiMercredi 11 Mai 2016 - 13:00 Incarcérée à Abidjan, Simone Gbagbo, l’épouse de l’ancien président Laurent Gbagbo va être jugée pour crimes contre l’humanité commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011. L’ex-première dame qui est également poursuivie pour crimes contre l’humanité par la Cour pénale internationale (CPI) était présente lundi au tribunal de son pays, mais a refusé de se prêter aux questions de la presse. Si son mari est actuellement jugé à la CPI, les autorités ivoiriennes ont jusqu’à présent refusé le transfert de Simone Gbagbo à La Haye, aux Pays-Bas. En attendant l’issue que prendra le procès, la défense de l’ex-première dame de Côte d’ivoire a parlé lundi de « procès politique » et mis en cause la composition du jury. Elle a notamment fait remarqué que ce jury est dominé par des personnes issues du Nord du pays, alors que Simone Gbagbo est poursuivie pour avoir fait tuer des gens originaires de cette partie du pays. Réagissant à ces allégations, le procureur général de la Cour d’appel d’Abidjan, Aly Yeo, a invité toutes les parties à « éviter toute déclaration tendancieuse » visant à jeter le discrédit sur cette cour et sur la régularité du procès. Dans un communiqué, il a assuré que le procès se tenait « devant une cour légalement constituée en toute transparence par les procédures prévues par les lois ». « La liste de jury criminel ne comprend que des personnalités (chefs traditionnels, notables, hauts fonctionnaires à la retraite, etc...) choisies par le préfet de région en raison de leur bonne moralité, de leur probité et de leur honnêteté. En conséquence, il ne peut être soutenu que tel ou tel juré a été choisi suivant son appartenance ethnique ou régionale, encore moins religieuse », a ajouté le procureur général. Aly Yeo a par ailleurs indiqué que la Côte d’Ivoire préféré les personnes poursuivies pour crime contre l’humanité et crime de guerre commis sur le territoire national devant sa propre juridiction et non devant la Cour pénale internationale (CPI). Pour le procureur général ce choix se justifie au fait que la CPI n’a qu’une « compétence subsidiaire et complémentaire des juridictions nationales ». Considérée comme protagoniste majeure de la crise postélectorale suscitée, Simone Gbagbo avait déjà été condamnée dans son pays en mars 2015 à 20 ans de prison, notamment pour « attentat contre l’autorité de l’Etat ». Si l’ex-première dame de Côte d’Ivoire est jugée dans son pays, à La Haye, cependant, le procès de Laurent Gabgo et de Charles Blé Goudé a repris lundi avec l’audition du témoin anonyme P441. La parole a été aussi bien donnée à l’accusation qu’à la défense, qui a mis le témoin face à ses contradictions, notamment en évoquant ses déclarations faites aux enquêteurs de la CPI. Rappelons que la crise postélectorale en Côte d’Ivoire était née du refus de Laurent Gbagbo de reconnaître la victoire d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle de novembre 2010. Les violences qui en sont découlées avaient fait plus de 3.000 morts. Nestor N'Gampoula Notification:Non |