![]() Cilu : arrêt de la production du ciment grisJeudi 5 Mai 2016 - 16:45 La décision serait prise à la suite de « la concurrence déloyale dont elle fait face depuis décembre 2015 ».
Selon Ola Ora cité dans la presse, la Cilu se voit complètement dépassée par cette concurrence qui l'a obligée de tourner en dessous de 50% de sa capacité. Le personnel envoyé en congé technique Pour Ola Ora, l’arrêt du four doit s’accompagner d’une période de congé technique pour 92 agents sur les 350 employés permanents. Cette disposition, a-t-il noté, s’éternisera jusqu’à qu’à la normalisation de la situation du marché. Pour le DG de la Cilu, qui a fait constater que la sous-traitance est aussi affectée par cette déconfiture, la balle se trouve au niveau des autorités du pays, appelées à prendre des décisions en vue de sauver cette société. Une importation conditionnée Le gouvernement de la République avait, en 2015, conditionné l’importation du ciment gris en RDC par la détention d’un contrat-programme signé entre l’opérateur économique intéressé par l’activité et le ministère de l’Économie nationale. Le ministre chargé de l’Économie, Modeste Bahati, avait expliqué, en son temps, que cette mesure avait été prise pour lutter contre la fraude sur les importations du ciment gris. À l’en croire, cette fraude préjudiciait le climat des affaires et l’essor économique du pays. Il est, par ailleurs, noté que selon les chiffres officiels, le besoin en ciment gris en RDC est estimé à environ 3 millions de tonnes par an alors que la production locale annuelle ne dépasse pas 500 mille tonnes. Pour combler ce grand écart, plusieurs partenariats public-privé ont été signés. Après les élections de 2006, le gouvernement avait décidé d’exonérer les importations de ciment gris pour soutenir le programme de construction des infrastructures connu sous l’appellation « 5 chantiers ». Mais certaines de ces entreprises bénéficiaires de ces partenariats ont profité de ces exonérations pour importer du ciment destiné à la commercialisation. Sur le terrain, ce ciment importé coûte moins cher que celui produit localement. Pendant que le consommateur se réjouit de cette situation, qui est en sa faveur, certains observateurs soutiennent que cette situation complique la tâche des producteurs locaux, soumis à la fiscalité et aux divers impôts et taxes. « La production locale du ciment pâtit donc de ces importateurs qui proposent des prix plus bas que leurs concurrents congolais », soutiennent-ils. Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Transport de sacs de ciment pour les travaux de réfections des routes à Kinshasa
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