Appui à la valorisation des produits agricoles : Elvie Rosine Batessila satisfaite de la formation reçue

Vendredi 8 Avril 2016 - 19:16

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A Nkayi, Elvie Rosine  Batessila est l’une des rares femmes qui  pratique de l’agriculture reine. Elle a effectué récemment un premier voyage à bord d’un véhicule d’Acted pour aller vendre sa marchandise à Brazzaville. Une nouvelle expérience pour cette agricultrice.

«Avant cette formation, je ne savais pas comment repartir ma recette après la vente. Cette formation m’a permis de revoir ma gestion  en ce sens que j’arrive à faire des bénéfices que je n’atteignais pas auparavant », explique Rosine, membre du comité de gestion de commercialisation du district de Kayes qui a convoyé la 1ere course à Pointe-Noire. Une expérience qu’elle n’est pas prête d’oublier puisque cela « m’a permis de mettre en pratique ce que j’ai appris lors de la formation », a témoigné cette cultivatrice rêvant ouvrir un compte épargne.

A cheval entre Nkayi et Dolisie, cette mère de trois enfants, soufflant 39 bougies, n’a désormais qu’une idée en tête : celle d’émerger dans le domaine agricole. Son illusion s’est manifestée lors de la formation sur la gestion simplifiée : « Avant, quand je vendais ma marchandise, je mettais tout l’argent dans un même sac. Ce qui fait que j’utilisais une grande partie pour les charges ménagères et il arrivait que je touche au bénéfice… Et donc, je n’avais pas d’économie », a fait savoir Rosine, désormais plus attentive lors de la répartition de ses recettes de vente

Aujourd’hui quand je vends, je m'efforce à mettre de côté des sous, une autre tranche pour l’activité prochaine si je dois acheter des semences, du matériel aratoire, payer la main d’œuvre par exemple, une autre épargne personnelle, a-t-elle dit.  Enfin, la dernière tranche, l’a sert elle et son mari dans la gestion du foyer. Visiblement satisfaite, Rosine affirme : « Je m’en sors plutôt bien et c’est aussi cela le but de ce projet, de voir nos activités agricoles émergées ».

« Cette formation m’a ouvert les yeux »

Même si ses attentes n’ont pas été atteintes lors du premier convoi qu’elle a escorté, la commerçante a tiré les leçons : « Quand on est arrivé à Pointe-Noire, il y avait pléthore du foufou et on a été obligé de descendre les prix. Ce qui fait que nous n’avons pas  obtenu le bénéfice attendu ». Un problème qui est en train d’être résolu comme en témoigne Elvie Rosine Batessila. « Nous recevons régulièrement les coûts de vente des produits agricoles de (Pointe-Noire et Brazzaville) via nos téléphones. Donc, on a le temps de choisir notre destination en fonction de la variation des prix. Si à Brazzaville le sac de foufou est à 40.000 F CFA et qu’à Pointe-Noire il est à 30.000F CFA, je sais immédiatement où aller vendre ma marchandise», a expliqué Rosine.

Autre avantage : « En plus de connaître régulièrement les prix de vente des marchandises,  Acted et AZUR Développement mettent à la disposition du district de Kayes un véhicule permettant aux producteurs agricoles de transporter leurs produits à moindre coût, y compris la manutention. Je paye 4.000 F CFA le sac de foufou dans le véhicule d’Acted alors qu’il est fixé 5.500F CFA dans d’autres véhicules dont la manutention était à la charge des agriculteurs», confie la jeune femme, avant d'ajuter : « Cette formation m’a ouvert les yeux  et je ne compte pas en rester là. De plus en plus, j’ai envie de me déployer, je pense bien que d’ici peu, je vais aussi me lancer dans le maraîchage».

Soucieuse de transmettre ce qu’elle a appris aux autres, Rosine envisage créer un groupement uniquement constitué de femmes où elle partagerait cette connaissance : «Plus on apprend, plus on  a envie de faire de grandes choses. Je n’ai pas eu de chance de faire des longues études parce que je n’étais pas soutenue, mais  avec cette formation, je compte bien en faire bénéficier aux femmes qui le désirent ».

Touche à tout, Rosine est une « entrepreneuse » née

Débrouillarde, elle possède un kiosque dans le village où elle travaille. Cette mère d'enfants y vend les beignets, des produits alimentaires pour faciliter la vie des paysans en brousse. Aussi invite-t-elle les femmes à se mettre au travail. « Même si tu as un mari, il faut faire quelque chose. Tout peut arriver : divorce, mort du conjoint. Il faut se battre dans la vie. L’homme et la femme doivent se compléter, j’apporte un peu, mon époux apporte un peu. Ainsi l’homme te respectera », scande-t-elle, le sourire aux lèvres.

Le projet « Appui à la commercialisation et à la valorisation des produits agricoles des localités de Nkayi et Madingou » est piloté par l’Agence d’aide à la coopération technique et au développement (Acted), en partenariat avec AZUR Développement, avec l’appui financier de l’Union européenne.

 

Berna Marty

Légendes et crédits photo : 

Elvie Rosine Batessila

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