Somalie : l’Éthiopie envisage d’intégrer la force africaine

L’engagement du gouvernement éthiopien est motivé par le fait que les milices shebab influencent toujours de nombreuses régions somaliennes et surtout par l’attaque meurtrière contre le centre commercial Westgate à Nairobi au Kenya. Pourtant, l’Éthiopie, dont les militaires sont présents en Somalie, a toujours fait valoir son indépendance stratégique vis-à-vis de la force africaine, voire des armées somalienne et kenyane.

En attendant que cette mesure annoncée par les autorités éthiopiennes puisse être concrétisée, plusieurs observateurs estiment que la nécessité pour renforcer la force africaine actuellement prônée par Addis-Abeba va indubitablement changer la donne dans ce conflit qui oppose l’armée régulière soutenue par la force africaine aux islamistes shebab. Cela est d’autant certain même si sur le terrain, les succès militaires et politiques ne présagent nullement de l’élimination complète des groupes armés qui y opèrent.

Pour l’heure, la situation sécuritaire reste précaire en Somalie. Hier, le Conseil de sécurité de l’ONU a exprimé son indignation après l’attentat qui a fait deux jours auparavant un carnage dans la capitale Mogadiscio. Il a réitéré sa détermination à lutter contre toutes les formes de terrorisme. Selon des sources concordantes, une voiture piégée avait explosé devant l’un des hôtels les plus luxueux de la ville, faisant au moins 11 morts et de nombreux blessés. Cet attentat a été revendiqué par le groupe militant Al-Sheba.

Le Conseil a en outre souligné que des actes terroristes de ce genre « n’entameraient pas sa détermination à soutenir les efforts de la Somalie en faveur de la paix, de la stabilité et de la réconciliation ». Il a réaffirmé sa volonté de prendre des mesures contre les individus dont les agissements constituent une menace à la paix et à la sécurité de la Somalie.

La Somalie, pays de la Corne de l’Afrique, est déchirée par des violences entre factions adverses depuis 1991, mais quelques progrès vers la stabilité y ont été enregistrés récemment. En 2011, les insurgés shebab s’étaient retirés de Mogadiscio et l’an dernier, de nouvelles institutions gouvernementales ont été établies, alors que le pays parvenait au terme d’une phase de transition vers la mise en place d’un gouvernement permanent et démocratiquement élu.