Sécurité publique : la manifestation du Copeco considérée comme non déclarée et mal encadréeJeudi 7 Novembre 2013 - 19:15 C’est ce qu’a déclaré le directeur de la sécurité publique, le colonel Jules Monkala-Tchoumou, au cours d’un point de presse qu’il a tenu hier dans la salle de conférence de la Direction générale de la police La Direction générale de la police (DGP) a géré le 5 novembre au ministère de l’Économie, des Finances et du Budget, un rassemblement du Collectif des opérateurs économiques du Congo (Copeco) qui revendiquaient leurs droits. Cette action collective, sur la voie publique, a malheureusement généré des troubles à l’ordre public qui ont motivé l’intervention de la police. Cette intervention de la police a abouti à l’interpellation de plusieurs manifestants qui ont été présentés le 6 novembre. Ces manifestants se trouvent être des sujets étrangers dont les activités quotidiennes n’ont aucun lien avec le Copeco et encore moins avec leurs objets. « Nous voulons saisir cette occasion pour dire que les manifestations dans notre pays constituent des activités légales, garanties par des textes, des lois et des règlements. Ce sont également ces lois qui prescrivent les conditions dans lesquelles doivent s’organiser ces manifestations. Pour le Congo, elles ont un régime juridique de déclaration préalable. C'est pourquoi la manifestation qui a eu lieu au ministère des Finances peut être considérée comme non déclarée et mal encadrée », a déclaré le colonel Jules Monkala-Tchoumou. Le directeur de la sécurité publique a ajouté que la déclaration fait obligation aux organisateurs de décliner leur identité, de préciser le lieu de la manifestation, l’itinéraire à suivre en cas de marche et également de préciser les groupements ou organisations qui doivent faire partie de cette manifestation. Or, lors de cette manifestation, il y a eu des citoyens congolais et des étrangers qui ne font pas partie du Copeco qui ont été loués, à qui il a été donné des tenues de manifestation. Ce sont surtout ces manifestants qui, dès qu’ils sont arrivés sur le terrain, n’ont pas été dans les objectifs fixés par la manifestation, et ont commencé à poser des problèmes à l’ordre public, selon le colonel Jules Monkala-Tchoumou. D’où, il a attiré l’attention à tout organisateur de manifestation, de pouvoir se conformer à la loi, « car la police ne tolérera pas qu’il y ait du désordre sur la voie publique », a-t-il insisté. Le colonel Jules Monkala-Tchoumou a ajouté que depuis un bon bout de temps, le directeur général de la police a engagé une démarche proactive qui consiste à faire de l’anticipation sur certains problèmes sociaux, à faire de la facilitation et à permettre le dialogue entre les intéressés et leurs administrations de tutelle. Cette démarche qui a permis de pouvoir gérer pacifiquement certaines situations, de traiter les problèmes à la racine pour que les manifestations non déclarées ou interdites n’aient lieu, est jugée bonne puisque les preuves sont éloquentes. Il y a beaucoup de témoignages à ce propos. « Notre manifestation a été pacifique » Pour le président du Copeco, Paul Nestor Mouandzibi- Ndinga, la manifestation des opérateurs économiques a été pacifique puisque ils avaient écrit à la police. Il déplore cependant le fait que cette manifestation a été arrêtée sans qu’ils aient trouvé gain de cause sur la situation qu’ils revendiquent. « Le but du Copeco, c’est que les opérateurs économiques souffrent et qu’ils ont besoin d’être payés, c’est la seule chose. Si aujourd’hui, le ministre des Finances accepte de nous payer, la manifestation prend fin », assure le président du Copeco. Paul Nestor Mouandzibi-Ndinga a reconnu par ailleurs que certains citoyens portaient les maillots du Copeco, alors qu'ils ne font pas partie de ses effectifs. En effet, il avoue avoir loué un citoyen qui n’est pas membre du collectif, parce que détenant des instruments de musique. « On fait une manifestation pour que ça porte. Ce citoyen dispose des instruments de musique que nous avons loués à l’occasion. Même dans les pays étrangers on peut inviter un orchestre pour faire valoir ses droits. Notre but c’était de faire du bruit pour que le ministère des Finances nous écoute ; ce n’était pas dans le but de faire de la casse. Si vous allez sur le terrain, vous ne verrez rien de cassé, de volé, ni du désordre orchestré. En plus, nous avons été repoussés sans résistance aucune. J’ai été moi-même mis sur les banquettes, frappé par la police alors que je défendais les intérêts des opérateurs économiques », a témoigné le directeur du Copeco.
Bruno Okokana Légendes et crédits photo :Photo 1 : Le directeur de la sécurité publique, le colonel Jules Monkala-Tchoumou.
Photo 2 : Les présumés fauteurs de trouble. |