Projet Lisungi : des pots- de- vin signalés dans l’octroi des allocations à certains bénéficiaires

Samedi 13 Février 2016 - 14:37

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Afin de mettre un terme à cette mauvaise pratique qui n’augure pas des lendemains meilleurs à ce projet cofinancé par le gouvernement et la Banque mondiale, une formation a été organisée le 11 février à l’intention des agents des Circonscriptions d’action sociale (CAS) et des membres des comités communautaires de ciblage (CCC) de Brazzaville.

Animée par la responsable communication de Glad services, agence de communication recrutée dans le cadre de l’exécution du projet, Arielle Bouhoyi, et le spécialiste Information, éducation et communication, Achille Toudika, cette formation d’une journée a été placée sous le thème : « Une meilleure appropriation du projet par les agents communautaires pour faciliter le respect des conditionnalités par les ménages ». En effet, selon le constat réalisé sur le terrain, plus de deux mois après son lancement à Brazzaville, certains ménages bénéficiaires n’arrivent toujours pas à s’organiser en raison des engagements pris avec les membres des CCC.

« Le point de départ a été peut-être faussé parce que lorsqu’on identifie un ménage, ce n’est pas pour attendre de ce dernier un dû. En réalité, un membre du CCC a été formé de manière à identifier dans l’objectivité la plus totale un ménage qui fait face à un certain nombre de besoins fondamentaux. Quand ce dernier est retenu en tant que ménage éligible, il n’a pas le droit de donner quelque chose à contrepartie à celui qui l’a identifié », a critiqué la responsable de suivi et évaluation à la CAS de Talangaï, Gloria Oket Ondako.

Selon elle, lorsqu’un ménage a bénéficié d’une allocation de Lisungi, il l’utilise à son propre gré suivant un certain nombre de conditionnalités qui ont été inscrites dans le contrat moral. Mais, les données recueillies montrent à suffisance que le travail a été fait de manière subjective dans la mesure où le ménage qui a bénéficié de son allocation n’est plus libre d’utiliser son argent puisqu’il doit penser d’abord à la personne qui l’a identifiée.

Autre mauvaise pratique constatée dans l’identification des bénéficiaires, l’inscription des personnes ne répondant pas aux critères définis notamment celui de vulnérabilité. A l’origine de ce phénomène qui n’est pas nouveau dans la tête des Congolais, les agents sociaux et les membres des CCC qui ont réalisé l’opération d’identification des ménages éligibles dans les différents quartiers de Brazzaville. « Cette formation vient à point nommé parce que c’est une sorte de revisitation de ce qui a été donné parce que nous avons constaté sur le terrain que certains agents sociaux ou les membres des CCC n’arrivent pas à s’approprier la formation qui leur a été donnée sur l’identification des ménages et les critères d’éligibilité des ménages », a conclu Gloria Oket Ondako.

Rappelons que le projet Lisungi vise, entre autres, l’amélioration des conditions de vie des populations par l’accès aux services sociaux de base, notamment la santé et l’éducation. La Banque postale du Congo assure quant à elle, le paiement des transferts monétaires aux ménages pauvres. Cette allocation accordée chaque trimestre est un complément au peu que les bénéficiaires possèdent, pendant 32 mois, soit un peu plus de deux ans et demi. La première phase concerne 1720 ménages éligibles de Brazzaville.

Parfait Wilfried Douniama

Légendes et crédits photo : 

Une vue des participants ; crédit photo Adiac

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