Santé humaine et animale : la FAO appelle à une action internationale face à la résistance aux antimicrobiensJeudi 11 Février 2016 - 12:51 L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que l’utilisation excessive et abusive des antibiotiques et autres agents antimicrobiens favorise la résistance croissante des microbes qui causent infections et maladies. C’est ainsi que ces médicaments qui sont censés les combattre, menacent d’inverser un siècle de progrès en matière de santé humaine et animale. Par définition, cette résistance aux antimicrobiens est la faculté de certains organismes – souvent des bactéries mais aussi des champignons et des parasites – à s’adapter aux médicaments conçus pour les éliminer. L’utilisation de ces derniers ne se limite pas aux humains et aux espèces animales. Par exemple, l’oxytétracycline, un antibiotique commun, est actuellement utilisé dans les orangers à mesure que l’utilisation des pesticides diminue. « La résistance aux antimicrobiens est une menace émergente pesant sur la santé publique et nécessite un effort coordonné au niveau mondial pour lutter contre les risques qu’elle représente pour la sécurité alimentaire », a souligné mercredi l’agence onusienne. « Nous devons contribuer à la préservation des médicaments susceptibles de sauver des vies », a déclaré la directrice générale adjointe de la FAO, Maria Helena Semedo. Elle s’adressait aux ministres européens de la santé et de l’agriculture réunis à Amsterdam dans le cadre d’une conférence sur la résistance antimicrobienne. Hormis les considérations relatives à la santé humaine, l’émergence de microbes résistants aux antibiotiques et à d’autres produits pharmaceutiques met à risque non seulement la santé animale mais aussi, par voie de conséquence, les moyens d’existence ruraux et la sécurité alimentaire. « La résistance aux antimicrobiens est une menace mondiale qui ne peut pas être résolue uniquement en Europe, dans un monde de plus en plus interconnecté », a ajouté Maria Helena Semedo. Si les experts assurent que la résistance se développe dans le cadre de l’adaptation naturelle, ils notent aussi qu’elle est exacerbée par l’utilisation inappropriée de produits pharmaceutiques. De même ils indiquent que la prévalence de la résistance antimicrobienne dans le secteur agricole est généralement plus forte chez les espèces animales élevées dans les systèmes de production intensive. Pour contribuer à la lutte contre la résistance aux antimicrobiens, la FAO travaille en étroite collaboration avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’Organisation mondiale de la santé animale. Elle le fait au plan mondial à travers les directives de salubrité alimentaire du Codex Alimentarius et ses programmes de terrain ciblés dans des dizaines de pays sur les quatre continents. La FAO estime que le vrai défi est d’aiguiller les efforts vers les pays pauvres qui en ont besoin. « Les risques liés à la résistance aux antimicrobiens semblent particulièrement élevés dans les pays où la législation, la surveillance, la prévention et le suivi sont faibles ou inadéquats », a conclu Maria Helena Semedo.
Nestor N'Gampoula Notification:Non |