Sécurité : les Africains affûtent leurs armes pour lutter contre la criminalité transfrontalière

Placée sur le thème : « Renforcer la coopération des services chargés de l’application de la loi en Afrique : une réponse régionale à la criminalité organisée », cette rencontre regroupe les responsables de police et les experts de trente-cinq pays africains dont l’Angola, le Niger, le Gabon, la Côte d’Ivoire ; le Kenya, l’Egypte, l’Algérie, la Guinée Equatoriale, la RDC, le Cameroun et le Congo, pays hôte, s’achève le 10 février. Cette thématique est divisée en quelques sous-thèmes, tels que la lutte antiterroriste dans la région ; le renforcement de la coopération interrégionale en vue de lutter contre le terrorisme ; l'appel à la coopération et la nécessité de synergies entre les services chargés de l’application de la loi dans la région.

Les autres communications portent sur : les liens entre la criminalité organisée et les réseaux criminels ; l’aperçu des liens entre la cybercriminalité et la criminalité organisée : solutions proposées ; menaces actuelles et naissantes dans la région Afrique. Les participants seront également édifiés sur l’approche globale de la lutte contre la traite des êtres humains et le trafic de migrants dans la région ; la mobilisation de l’expertise d’Interpol pour répondre aux besoins des pays membres ; les programmes de renforcement des capacités et de formation dans la région Afrique.  

Dans son mot de circonstance, le directeur général de la police congolaise, le général Jean-François Ndenguet a souligné la nécessité d’apporter  des réponses mondiales sur fond de coopération de convergence et de synergie, au regard de la menace des forces obscures. En effet, selon le chef de la police congolaise, d’autres fléaux se sont ajoutés aux traditionnelles situations de trafic des stupéfiants, de véhicules et des êtres humains. Il s’agit, entre autres, du terrorisme religieux; de l’organisation clandestine des migrations vers les zones de relation prospérité ; du trafic des produits fauniques et des espèces de bois précieux; de l’arnaque dans le commerce et l’organisation de la pédophilie par le moyen de l’internet ainsi que la cybercriminalité. Celle-ci rivalise, d’après Jean François Ndenguet, de préjudice avec les autres formes de criminalité, notamment en matière d’atteinte aux biens publics et privés, à la vie et à la dignité, à l’honorabilité des personnes.

« Face à ces menaces collectives, il est plus que temps pour nos Etats d’agir, de repenser leurs politiques et pratiques en matière de lutte contre la criminalité. Au bout des décennies, l’Afrique est devenue une plaque tournante du trafic illicite d’armes, des stupéfiants, des trophées du braconnage, du blanchiment d’agent, des fuites de capitaux… », a-t-il martelé.

Le directeur général de la police congolaise a, par ailleurs, indiqué que les enjeux sécuritaires avaient un caractère mondial indéniable, d’autant plus que  des terroristes et délinquants organisés en cartel, profitaient de la porosité des frontières pour agir désormais au-delà de toute limite.

Présidant la cérémonie d’ouverture, le président de la République du Congo a rappelé que les assises de Brazzaville avaient pour but de renforcer la coopération entre les pays membres, notamment dans le sens de l’application de la loi. « Au-delà du thème de la conférence, l’occasion vous est offerte d’échanger toutes idées utiles à la vie d’Interpol, de les mettre au point, d’en tirer des conclusions pratiques susceptibles d’inspirer la mise en œuvre d’un schéma général d’actions concertées et d’une chaîne opérationnelle transnationale pour combattre efficacement toutes les formes de criminalité », a souhaité Denis Sassou N’Guesso.

Rappelons que la 23^e conférence régionale africaine d’Interpol se déroule en présence du secrétaire général de cette institution, l’Allemand Jürgen Stock, ainsi que des délégués d’Europe et d’Asie.