Luc Missidimbazi : « Afrinic est un grand moment pour les communautés Internet »

Jeudi 26 Novembre 2015 - 17:27

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En charge de l’organisation de la 23ème Conférence Afrinic qu’abritera Pointe-Noire, du 28 novembre au 4 décembre, le directeur des marchés de très haut débit à l’Agence de régulation des postes et des communications électroniques (Arpce), Luc Missidimbazi évoque, dans une interview, les enjeux et l’intérêt de ses assises pour le Congo au regard de son activisme au sein de cet organe.

Les Dépêches de Brazzaville : Quel est l’enjeu des assises de Pointe-Noire et que vise cette conférence ?  

Luc Missidimbazi : L’Afrinic est l’organe africain qui est en charge de l’adressage IP qui permet à des organismes, à des structures, à des opérateurs et utilisateurs d’avoir accès à Internet afin d’échanger des données sur des réseaux totalement différents.

Afrinic 23, est un grand moment pour les communautés Internet au regard du nombre des participants, soit 250 à 300 acteurs africains représentant des structures membres de cet organisme en même temps décideurs de la gouvernance Internet. Il s’agit notamment des opérateurs télécoms tel que l’ARPCE.  En clair, la conférence Afrinic-23 à Pointe-Noire est le rassemblement des communautés Internet au Congo.

L.D.B : Qu’est-ce qui a motivé le choix du Congo pour abriter cette conférence ?  

L.M : Il faut dire qu’Afrinic avait souhaité tenir cette réunion dans un pays francophone. Quelques pays étaient en lice, parmi lesquels la Côte-d’Ivoire, le Maroc, le Gabon et le Congo, notre pays. L’activisme du Congo au sein de la communauté Internet a été un facteur déterminant. C’est cela qui a conduit Afrinic à faire le choix du Congo.

Après un "Survey", la ville de Pointe-Noire, notre capitale économique a été retenue pour abriter les travaux de cette conférence. Nous en sommes fiers parce que cela montre que notre pays est attractif pour ce genre de réunions  d'envergure internationale.

L.D.B : Quel est l’intérêt d’une telle conférence pour le Congo et pourquoi l’ARPCE a-t-elle accepté d’être co-organisateur de cette rencontre ?

L.M: Cette conférence vient nous accompagner dans le renforcement des capacités du secteur. Au cours de cette conférence il y aura des échanges entre les acteurs locaux qui ne maitrisent pas assez bien le fonctionnement de l’Internet africain et celui des adresses IP publiques et les acteurs internationaux. Cette réunion est donc une occasion pour ces acteurs de maitriser comment est disposé l’Internet en Afrique.

L’autre élément qui est aussi important dans l’organisation de ces assises chez nous, c’est la visibilité de notre pays qui compte parmi les leaders de l’Internet et du développement du numérique en Afrique centrale. Ceci dit, en tant que membre de l’Afrinic, l’ARPCE fait souvent entendre sa voix d’où le parrainage de cette rencontre.

L.D.B : Qui peut prendre part à ces travaux?

L.M: Pour la plupart ce sont des gestionnaires d’Internet, c’est-à-dire des experts ou des techniciens qui travaillent dans le domaine de l’Internet, dans le système d’information des entreprises.  Cependant, une session est réservée aux décideurs pour présenter les grandes lignes liées à la sécurité Internet.

 

L.D.B : L’Afrique, à l’instar des autres continents de la planète, est de plus en plus à la cybercriminalité. Afrinic23 se penchera-t-elle sur la question ? Quelles sont, en d’autres mots, les grandes thématiques que vous aborderez au cours de ces assises ?

L.M: La conférence ne va pas entrer dans le débat de la sécurité Internet car cela relève de la souveraineté des Etats. Mais elle va présenter les systèmes pour sécuriser les réseaux Internet et informatique. On va aussi montrer aux techniciens les différentes configurations, les différents systèmes de sécurisation pour le réseau Internet. Le problème de la cyber administration, cybercriminalité, cyber sécurité dépend des stratégies de chaque Etat et dans notre pays on sait que nous avons beaucoup avancé à ce sujet. Il y aura entre autres thématiques : « la gouvernance de l’Internet dans nos Etats ».

L.D.B : Y a-t-il des partenaires qui vous accompagnent dans cette initiative ?

L.M: Le premier partenaire c’est le co-organisateur de cette conférence qui n’est autre que l’ARPCE. En tant que membre actif de l’Afrinic, elle s’est engagée à accompagner l’organisme dans la tenue de la conférence en mettant à la disposition les moyens matériels, humains et aussi financiers pour la réussite des assises. Nous avons aussi fait appel à des acteurs nationaux du secteur comme Congo télécom, MTN, OFIS… pour contribuer matériellement, car c’est un grand moment pour les internautes.

Pour revenir sur l’ARPCE, je voudrais ajouter qu’elle a mis à la disposition de l’Afrinic ses techniciens et ce sont eux qui ont mis en place l’architecture qui va permettre de partager les données.

L.D.B: Un message pour conclure !

L.M: Je pense que cet événement vient redorer le blason du pays après les difficultés de connexion que nous avons connues. Avoir tout une communauté internet ici, démontre que les difficultés que nous rencontrons au Congo sont les mêmes dans toute l’Afrique et ça n’empêche pas aux leaders internet africains de venir ici pour travailler. C’est l’une des rares fois que cette grande rencontre de la communauté internet se retrouve dans un pays francophone. C’est un grand pas et quelque chose de très important pour les pays francophones et pour la sous-région.

 

Guy-Gervais Kitina

Légendes et crédits photo : 

Luc Missidimbazi, directeur des marchés du très haut débit à l'Arpce/ photo DR

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