Burundi : Washington sanctionne quatre responsables du paysMardi 24 Novembre 2015 - 13:07 Les États-Unis ont imposé lundi des sanctions à quatre personnalités burundaises impliquées dans les violences qui se poursuivent au Burundi dans le cadre de la crise qui a éclaté en avril. Il s’agit de deux proches du président Pierre Nkurunziza et de deux opposants au régime. Près d’un mois après les sanctions brandies par l’Union européenne contre le pouvoir, l’administration Obama a annoncé sa volonté de frapper de façon égale partisans et adversaires de Pierre Nkurunziza, tous accusés d’avoir contribué aux troubles et atteintes aux droits de l’Homme. Deux des quatre personnalités visées font partie du gouvernement. Ce sont le numéro 2 du régime, Alain-Guillaume Bunyoni, ministre de la Sécurité publique, et le directeur général adjoint de la police, Godefroid Bizimana, qui auraient eu recours à un usage disproportionné de la force contre les opposants. Les opposants concernés sont des anciens du régime ayant comploté contre le président lors du coup d’Etat manqué de mai dernier : le général Nyombaré, ex-chef d’état-major de l’armée, en fuite, et l’ex-ministre de la Défense, Cyrille Ndayirukie, qui est toujours détenu par le pouvoir. Les sanctions imposées contre les intéressés portent entre autres sur la restriction de leurs déplacements et le gel de leurs avoirs. D’après le porte-parole du conseil de sécurité nationale des Etats-Unis, Ned Price, les sanctions prononcées contre ces quatre responsables s’expliquent au fait que le gouvernement a créé un climat de peur au Burundi alors que ses opposants ont eux aussi recouru à la violence. « Le Burundi est au bord du précipice, mais il est encore temps de trouver une solution politique à la crise », a-t-il estimé. Les sanctions américaines sont annoncées alors qu’il y a près d’un mois, l’Union européenne avait donné trente jours au régime de Pierre Nkurunziza d’entamer le dialogue avec l’opposition et la société civile dans le but de ramener la paix dans le pays. Le maintien de l’aide de l’UE, premier donateur du Burundi est conditionné à la reprise du dialogue. De plus, 120 jours ont été donnés à Bujumbura pour convaincre son partenaire européen pour lui prouver que le pays va désormais respecter les droits de l’Homme, les principes démocratiques et l’État de droit. Faute de dialoguer avec l’opposition pour que le Burundi sorte effectivement de la crise, les menaces de l’UE déboucheront sur des sanctions contre le gouvernement. Le Burundi, rappelons-le, traverse une grave crise politique née de la volonté du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat.
Nestor N’Gampoula Notification:Non |