Médias : le journaliste Mike Mukebayi libéré

Samedi 18 Juillet 2015 - 13:21

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Le directeur de RD-Congo news a quitté le Centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK), ex-prison centrale de Makala, le 16 juillet 2015 dans l’après-midi.

Alors que la corporation attendait son élargissement au 17 juillet, le directeur de RD-Congo News a été libéré la veille, après avoir purgé sa peine de prison de onze mois et après s’être acquitté, quelques jours auparavant, de cent mille francs congolais (FC) d’amende au profit du Trésor public. Il a regagné son domicile de Kinshasa.

Après cette libération, Mike Mukebayi a annoncé son retrait de la direction du journal dont il reste le fondateur. « Je suis journaliste, mais au niveau de mon journal je ne serai plus ni éditeur ni directeur de la publication. Je reste fondateur. Mes collaborateurs ont montré qu’ils peuvent porter les choses sans moi. Je leur tire le chapeau, je suis bien obligé de me mettre à un haut niveau, je les laisse diriger le journal mais je reste journaliste. Je continuerai à écrire avec la même indépendance », a-t-il déclaré à Radio Okapi.

La joie et les recommandations de la corporation

Des voix se sont levées, au sein de la corporation pour saluer cette liberté d’un de ses membres. Fredom for journalist (FFJ@afrique) et l’Observatoire de la liberté de la presse en Afrique (OLPA), deux organisations indépendantes de défense et de promotion de la liberté de presse qui ont mené beaucoup d’actions visant à obtenir la libération de Mike Mukebayi, ont été parmi les premiers à réagir.

Dans un communiqué, OLPA, par exemple, qui s’est dit satisfait par cette libération, a exprimé son vif soulagement de voir ce journaliste reprendre son travail.

Cette ONG a, par ailleurs, réitéré son ardent vœu exprimé par toutes les composantes de la presse congolaise de voir les autorités congolaises mettre tout en œuvre pour l’abolition des peines privatives de liberté pour les professionnels de la presse accusés de « délits de presse » et favoriser la liberté de presse sur toute l’étendue du territoire national, conformément à la législation congolaise et aux instruments juridiques internationaux relatifs aux droits humains.

Mike Mukebayi, rappelle-t-on, a été interpellé, le 21 août 2014, à son domicile dans la commune de Bandalungwa à Kinshasa, par quatre agents de la Police judiciaire des parquets prétextant être à la recherche de John Tshingombe, directeur de publication de RD-Congo News vivant en clandestinité jusqu’à ce jour. Il était détenu depuis le 22 août 2014 au parquet de la Gombe à Kinshasa avant d’être transféré à la prison de Makala à cause d’un article paru dans son journal qui accusait le chef de l’Eglise catholique en RDC d’avoir reçu des pots de vin du régime en place. Il a été condamné, le 16 mars 2015, par le Tribunal de paix de Kinshasa/Gombe à onze mois d’emprisonnement et au paiement d’une amende de cent mille FC Francs congolais (l’équivalent de 109 dollars américains) pour imputations dommageables.

Le journaliste avait également été condamné d’office au paiement à titre de dommages-intérêts de mille FC à titre symbolique au Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya.

Dans les explications sur cette affaire, OLPA a noté qu’aucune personne ne s’était constituée partie civile dans cette cause et un certain Richard Vianney, non autrement identifié, aurait accusé le journaliste d’imputations dommageables et des dénonciations calomnieuses sans se présenter physiquement à l’instance judiciaire.

En date du 31 juillet 2014, a soutenu cette ONG, le sénateur François Kaniki, frère biologique de Mgr Laurent Monsengwo, cardinal et archevêque de Kinshasa, avait saisi l’Observatoire des médias congolais (OMEC), instance d’autorégulation des médias, d’une plainte à charge de Mike Mukebayi, directeur de RD-Congo News. Il l’accusait de porter atteinte à son honneur et à sa dignité, et celle du Groupe Bolloré Afric Logistics RDC, dont il est le chairman, ainsi qu’à celle de son frère, Laurent Monsengwo et de ses neveux, Denis Christel et Claudia Sassou. « Selon le sénateur, le journal RD-Congo News a publié depuis près d’un trimestre des articles de presse le visant directement », a souligné OLPA.

Il faut également rappeler qu’à la suite d’un arrêté ministériel rendu public le 20 août 2014, le ministre de la Communication et médias, Lambert Mende, avait interdit plusieurs organes de presse écrite dont le journal RD-Congo News.

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Photos: Mike Mukebayi

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