Opération "Mbata ya Bakolo" : la société civile congolaise récuse le rapport d’Amnesty internationalMardi 14 Juillet 2015 - 7:30 Dans une déclaration rendue publique récemment à Brazzaville, la Coordination nationale des réseaux et associations de la société civile pour la gouvernance démocratique et électorale (CORAGED) a déploré et dénoncé une « forme d’instrumentalisation à des fins inavouées du noble combat pour les droits de l’homme.»
En effet, la CORAGED a regretté le fait qu’un organisme aussi crédible qu’Amnesty international, à travers son représentant pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, puisse mettre à la disposition de l’opinion nationale et internationale des «ramassis de ragots, de contre-vérités déconcertantes, des calomnies et accusations gratuites. » « Alors où est-ce que le représentant d’Amnesty international, pour l’Afrique de l’Ouest et du centre, a identifié les crimes contre l’humanité, les violations massives des droits de l’homme comme dernièrement en Afrique du Sud où des ressortissants d’autres Etats d’Afrique ont tous subi, sous un silence terrifiant d’Amnesty international alors que là, il y avait de la matière pour elle », s’est interrogée cette plateforme de la société civile présidée par Céphas Germain Ewangui. Elle s’est également demandée pourquoi Alioune Tine ne s’est pas intéressé à la situation des Congolais de Brazzaville qui, pourtant en situation régulière en RDC, inscrits dans des établissements scolaires et universitaires de Kinshasa, ont été expulsés dans les conditions déplorables et même injustifiées. Soucieuse du respect des droits de l’homme à l’échelle planétaire, la CORAGED a invité la branche Afrique centrale d’Amnesty international, à se ressaisir pour mener son travail dans l’impartialité et le professionnalisme et dans le strict respect des normes édictées en la matière. « Dans cette optique, les organisations de la société civile congolaise sont disposées à offrir toute leur collaboration en considérant que nous avons tous la volonté de faire que le respect des droits de l’homme devienne une prescription fondamentale sur la base de laquelle nous devrons vivre en société », poursuit la déclaration. La CORAGED s’est, par ailleurs, félicitée des initiatives des gouvernements des deux Congo qui ont mis en place une commission mixte dont la mission est de conduire une enquête exhaustive sur « les fameuses allégations » dont auraient été victimes les ressortissants de la RDC lors de l’exécution de l’opération "Mbata ya Bakolo". « Ceci pour ne pas continuer à donner libre-cours aux fauteurs de trouble dont les déviances peuvent contribuer à compromettre les bonnes relations de voisinage entre la République du Congo et la RDC », peut-on lire dans la déclaration. Rappelons que la CORAGED regroupe les organisations congolaises de promotion et de protection des droits de l’homme dont la plupart jouissent d’un statut d’observateur auprès de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. C’est le cas, entre autres, de l’Association pour les droits de l’homme et l’univers carcéral (ADHUC) et l’Association panafricaine Thomas-Sankara (APTS).
Parfait Wilfried Douniama Légendes et crédits photo :Les membres de la CORAGED pendant la déclaration ; crédit photo Adiac Notification:Non |