Niari / société : grogne des vendeurs du marché moderne de Dolisie

Dimanche 28 Juin 2015 - 17:40

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Les vendeurs du marché central de Dolisie ont déserté depuis près d’une semaine, le 1er étage de cet immeuble avec leurs marchandises. Ils ont investi  la rue de la façade arrière à même le sol, au motif  qu’ils sont victimes de la concurrence déloyale des vendeurs des mêmes produits au rez-de-chaussée et aux alentours immédiats de ce marché.

Cette situation crée un manque à gagner d’un million cinquante-trois mille cinq cent FCFA  par mois  à la Mairie de Doilsie  au chapitre des droits  de place recouverts sur les 301 tables au 1er étage de ce marché. Chaque occupant loue habituellement  l’étal à 3.500 FCFA par mois conformément à la délibération  adoptée et  appliquée par  cette municipalité en la matière.

Dans la  matinée du 26 juin ces vendeurs qui ont totalement occupé  la rue Blanchet,  faisant obstruction à la circulation routière, ont indiqué qu’ils y  sont descendus depuis quatre jours par ce qu’ils ne sont pas d’accord avec les procédures utilisées  par les autorités municipales qui ont autorisé  d’autres vendeurs de même variétés de produits que ceux qui  ont été officiellement affectés à l’étage, de vendre  aux alentours  immédiats face à l’entrée principale  du marché moderne  moyennant 5.000 FCFA  d’avance ou 15.000 FCFA comme droit annuel d’occupation du domaine public.

Cette autorisation  selon eux, a généré un  marché parallèle qui s’est agrandi  à cette façade principale  réduisant  la cadence de visite  des acheteurs à l’étage. « Nous ne voyons plus rien à l’étage. Les clients ne montent plus. Ils s’arrêtent au rez-de-chaussée ou ils trouvent les mêmes  produits. Et nous ne faisons plus de recette alors que nous avons des charges à supporter  dans ce marché  moderne », s’est indignée une  vendeuse qui descend par l’escalier avec  son étagère sur la tête, poursuivant que « nous allons rester dans la rue  en face du nouveau marché que les autorités ont créé parce que nous voulons aussi faire un bon chiffre d’affaire comme ces nouveaux venus ».

Ces vendeurs du premier étage qui contestent aussi l’autorisation accordée aux sujets ouest africains de vendre les téléphones, accessoires et bijoux dans le hall du marché moderne au rez-de-chaussée  pensent que tous devraient être groupés au secteur HI FI  au même endroit à l’étage, sans quoi ils ne monteront plus.

Ils ont indiqué avoir pris positon de ne plus payer les droits de 3.500 FCFA par mois soit 42.000 FCFA par an  exigés par la Mairie de Dolisie, pour la simple raison que les occupants du « nouveau  marché » aux alentours immédiats du marché moderne ne paient que 15.000 FCFA l’année, c’est- à dire  1.250 FCFA le mois , et parfois moins que cela, puisque certains ne font que des avances de 5.000 à 10.000 FCFA   et s’ajoutent  à cette catégorie, les occupants anarchiques qui paient  à la mairie 150 FCFA tous les lundis  soit 600 FCFA par mois . Le jour de lundi, le marché est fermé pour cause de nettoyage  général des lieux, précise - t- on.

« Nous n’allons pas continuer à vivre ces injustices alors que nous exerçons tous le commerce dans la même ville. Nous n’allons plus accepter qu’eux paient moins pour vendre dans les lieux les plus stratégiques, et nous nous payons plus  pour bailler et somnoler  avec nos marchandises toute la journée  à l’étage.   Nous souhaitons que les autorités regardent de très près cette situation »,  a dit un vendeur du secteur habillement, propriétaire d’une boutique à l’étage, ajoutant que sa boutique fait désormais   office de dépôt. Il s’est installé dans la rue avec le maximum d’échantillons pour espérer écouler les stocks.

Le marché central de Dolisie construit dans le cadre des projets de la municipalisation accélérée en 2006 a été mis en service en 2011 et dispose de 1.176 étals, dont 875 au rez-de-chaussée  destinés à l’alimentation et 301 à l’étage avec cinq secteurs des produits moins salissants : l’habillement, les produits de beauté, les chaussures, les plastiques et le secteur  HI FI désignant l’électroménager.

Ce marché accuse un déficit d’éclairage à l’étage où de nombreuses ampoules grillées sont rarement remplacées par les services techniques de la mairie, déplore une vendeuse des produits de beauté. « Comment pouvons-nous vendre dans l’obscurité.  Non, il faut que les autorités mettent les conditions, sans quoi nous resterons dans la rue, là où il y a la lumière. Nous nous plaignons depuis longtemps, personne ne nous écoute. Même les visiteurs ne peuvent pas bien voir nos marchandises dans le noir. Notre marché moderne ne devrait pas souffrir de ce déficit d’éclairage et d’eau », a-t-elle renchéri.

Selon les femmes responsables des toilettes du marché moderne, elles ne sont pas régulièrement approvisionnées en eau pour l’exploitation de ces toilettes. Dépourvues de gants, bottes, et cache-nez dans l’exercice de leurs tâches de gestionnaires de sanitaires, elles restent une à deux semaines sans eau, ont- elles déploré. « Nous  sommes obligées de nous soumettre à la corvée de transporter de chez nous jusqu’au service des bidons d’eau pour faire évacuer les excréments, ce qui est insuffisant pour un marché à haut débit de fréquentation. Lorsque les quelques 5 à 10 litres d’eau sont finis, nous ne  pouvons qu’ interdire l’exploitation des toilettes et les usagers du marché sont obligés de faire recours aux cabinets d’aisance  privés aux alentours du marché pour ceux qui peuvent, mais  pour d’autres tout se règle sous les tables dans les sachets ou dans les  bouteilles en plastique, qu’on jette  après dans les poubelles du marché dont la cadence de ramassage a baissé  depuis six mois environ », ont témoigné ces femmes.

Au moment  où la mairie de Dolisie connait des problèmes de trésorerie avec trois mois de salaires impayés,  ce désordre qui a occasionné  la grogne et la contestation  des contribuables met en partie à mal la mobilisation des ressources locales qui renforçaient la dotation générale  pour résoudre les problèmes de la communauté.

Depuis sa mise en service en 2011, ce marché moderne est concurrencé par  des marchés parallèles à proximité, a-t-on constaté. En l’occurrence celui de la rue Sibiti,  prolongement de l’ancien marché  que les autorités ont déguerpi à maintes reprises, mais en vain puisqu’il revient  toujours au galop avec la vente de tous  produits à même le sol. Les vendeurs préfèrent s’installer là au lieu d’aller dans les marchés secondaires.

Source : ACI

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