Madagascar : le président Hery Rajaonarimampianina sur la sellette

Mercredi 27 Mai 2015 - 18:00

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Le chef de l’Etat Malgache démocratiquement élu en 2013 a affronté le 26 mai un vote de destruction à l’assemblée nationale. Une très vaste majorité de députés ont en effet choisi sa destitution pour non-respect de la constitution et l’accusent d’incompétence.

A l’issue d’un vote secret, les députés ont voté avec une majorité écrasante la mise en accusation pour déchéance du président de la République Hery Rajaonarimampianina. Sur les cent vingt-et-cinq inscrits à la séance, cent vingt-et-un ont voté pour et quatre contre.

Mais, selon certains députés, les irrégularités ont été nombreuses dans cette motion de destitution. Ceux qui ont voté contre expliquent qu’il y avait 102 députés présents dans la salle, et ils assurent que trente députés ont voté contre. Donc « cette motion favorable avec 121 voix positives est simplement un bourrage d’urne », disent-ils, poursuivant que le nombre total de votants n’a pas été publié avant la procédure.

Au lendemain de ce vote historique, le président Rajaonarimampianina a carrément contesté dans une allocution à la télévision nationale le vote des députés en déclarant, « Je tiens à dire au peuple que je suis toujours là, les dirigeants travaillent encore pour vous. Je me pose des questions sur le respect des procédures légales, sur le respect de la transparence. Il y a eu des suspicions de corruption.»

La balle est désormais dans le camp de la haute Cour Constitutionnelle qui doit se prononcer. Car, en l’absence de la Haute Cour de Justice, c’est à la Haute cour constitutionnelle (HCC) qu’appartient l’appréciation de la pertinence ou non  des motifs de mise en accusation, et du respect de la procédure. C’est à elle qu’appartient le dernier mot, de prononcer la déchéance ou pas. En attendant, le président de la République reste en place et jouit pleinement de ses prérogatives.

Si la Cour confirme la destitution du président, des élections partielles pourraient voir s’affronter Marc Ravalomanana et Andry Rajoelina, les deux hommes forts de Madagascar dont la rivalité empoisonne la vie politique depuis que le second a renversé le premier en 2009.

Yvette Reine Nzaba

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