Distinction : le Dr Denis Mukwege reçoit le prix suédois Right LivelihoodJeudi 26 Septembre 2013 - 17:30 Ce prix est souvent considéré comme le prix Nobel alternatif. Selon le jury, le gynécologue congolais de 58 ans est récompensé pour « l’action courageuse qu’il mène pour guérir les femmes survivantes de violences sexuelles dans les conflits armés et dénoncer les causes sous-jacentes de ces atrocités » Fondé en 1980, le prix Right Livelihood est décerné chaque année dans l'enceinte du Parlement Suédois, et souvent désigné comme « le prix Nobel alternatif ». Son but est « d'honorer et de soutenir ceux qui offrent des réponses pratiques et exemplaires aux défis les plus urgents auxquels nous devons faire face aujourd'hui ». Depuis 1980, 153 personnes ou organisations, issues de soixante-quatre pays, ont reçu le « prix Nobel alternatif ». Le Congolais René Ngongo l’a reçu en 2009. Vers le prix Nobel de la Paix ? Le nom du Dr Denis Mukwege est suggéré à plusieurs reprises pour l’obtention du prix Nobel de la Paix. À New-York, Valérie Trierweiler, la compagne du président français l’a de nouveau rappelé. C’était lors d’une réunion internationale sur les violences sexuelles dans les conflits. Elle était accompagnée du Dr congolais Denis Mukwege, propriétaire de l’hôpital de Panzi où sont soignées de nombreuses femmes violées. « Le travail du Dr Mukwege mérite d’être salué. « Je répète donc ici, dans cette enceinte internationale, qu’il a tout notre soutien… Et pourquoi pas, cela me semblerait mérité, pour le prix Nobel de la Paix ? ». Ce prix Nobel de la paix sera décerné en octobre prochain. Cette année, deux cent neuf personnes et cinquante organisations ont postulé pour devenir le symbole de la paix 2013. Des femmes subissent l'innommable Notons que dans son discours lors de cette réunion, la première dame de France a rappelé à l’assistance qu'elle s'était rendue dans les Kivu, en RDC, il y a deux mois. « Une région où les violences sexuelles se sont banalisées, au point d’ailleurs que le viol est considéré comme une «arme de guerre» et que certaines milices se seraient même organisées avec la farouche volonté de détruire systématiquement, chez les femmes, ce qui leur permet de donner la vie. », a-t-elle indiqué. Pour Valérie Trierweiler, cette escalade de la violence, provoquée par la guerre, n’épargne aucune femme. Les plus âgées et même les fillettes subissent également l’innommable. « J’ai entendu le témoignage de trois générations de femmes. J’ai vu les plaies d’une enfant de 18 mois. Je voudrais dire à ceux qui commettent ces crimes que lorsqu’ils violent une enfant de 2, de 5 ou de 15 ans, c’est leur propre fille qu’ils violent. Lorsqu’ils violent une femme de 30 ans, c’est leur propre femme qu’ils violent. Et lorsqu’ils violent une femme de 60 ans, c’est leur propre mère qu’ils violent. C’est un crime contre la vie, c’est l’humanité qu’ils piétinent. Le Dr Mukwege qui dirige l’hôpital de Panzi et qui fait partie, à l’occasion de cette journée, de la délégation française, en sait quelque chose. Il vit et agit au cœur même des Kivu. Il accueille les femmes violentées et brisées. Et avec son équipe, il les «kivu répare» comme il le dit lui-même »,a-t-elle poursuivi. Valérie Trierweiler a indiqué que 40 000 femmes ont reçu des soins à l’hôpital de Panzi ces dix dernières années. « Mais certaines ont été si abimées qu’elles garderont des séquelles physiques et psychologiques toute leur vie. Parmi elles, toutes celles qui ont été infectées par ces groupes, «ces escadrons de la mort», parfois porteurs du sida… C’est monstrueux. C’est tout simplement inhumain !!! » Tout en saluant le travail du Dr Mukwege, elle a fait savoir que la France plaidera encore et toujours pour que les responsables de ces crimes ainsi que leurs commandants soient poursuivis et punis. Patrick Kianimi Légendes et crédits photo :Photo 1 : Le Dr Mukwege. (© DR)
Photo 2 : Le Dr Mukwege (en arrière plan) à New-York en compagnie de Valérie Trierweiler (© Élysee.fr) |