Santé : les spécialistes congolais en ORL sollicitent des moyens modernes pour faire face à la surdité

«La problématique de la surdité au Congo » est  le thème qui a réuni les spécialistes congolais mais aussi les sachants du Centre mondial de l’audition, Institut de physiologie et pathologie de l’audition de Pologne.

Définir la fréquence et la prévalence de la surdité au Congo est l’objectif général du congrès marqué à l'ouverture  par la conférence sur « L’aperçu général de la surdité » par le Pr Adjibabi Wassi du Benin suivi des communications sur « Le profil de la surdité à l’hôpital général Adolphe-Sicé » du Dr Sylvain Diembi et « Le profil de la surdité à l’hôpital général de Loandjili" du Dr Alain Bikindou.

Définie comme l’altération de l’acuité auditive, la surdité constitue un problème de santé publique. Il vient devant la cécité. Environ près de 270 millions de personnes sont atteintes dans le monde dont près de 2/3 dans les pays en voie de développement, qui manquent souvent de programmes de prévention et de personnel qualifié, a dit le Pr Adjibabi Wassi avant d’ajouter : «L’atteinte de l’oreille externe ou oreille moyenne entraîne une surdité de transmission et quand c’est l’atteinte de l’oreille interne, on parle de la surdité de perception.  Et quand ce sont les deux organes qui sont touchés, la surdité est mixte ». Les causes de la surdité, les traitements à administrer au patient ont été également passés en revue au cours de cette communication à relent de pédagogie pour le personnel mais aussi pour le public composé des parents des malades.

Le Dr Sylvain Diembi et le Dr Alain Bikindou ont tour à tour présenté le profil de la surdité à l’hôpital général Adolphe-Sicé et à l’hôpital général de Loandjili. La surdité de la perception est la plus répandue dans ces deux structures. C'est une pathologie à prédominance masculine. Les travaux mécaniques en milieu ouvrier constituent une des causes à côté d’autres comme l’exposition aux décibels, l’hérédité, les accidents…Dans les deux hôpitaux, le manque d’appareillage se pose avec acuité, ont-ils reconnu avant d’ajouter que ces causes peuvent être évitables par la prévention.

Les délégués du Centre mondial de l’audition, Institut de physiologie et de pathologie de l’audition de Pologne, conduits par le Pr Poitr Henryx Skarzynsky ont présenté leur structure. C’est un hôpital moderne spécialisé, offrant des services médicaux dans le domaine d’ORL, d’audiologie, de phoniatrie, de rééducation et de l’ingénierie biomédicale de niveau supérieur ainsi qu’un centre de recherche, de formation et de conférences parfaitement équipé exerçant une activité de recherche et d’éducation de grande envergure destinée aux spécialistes de Pologne et de l’étranger. Des communications ont été aussi faites sur la téléfiting et la téléréhabilitation qui proposent des solutions les plus modernes de télémédecine en pratiquant des consultations à distance.

À travers cette collaboration, les spécialistes congolais en ORL ont proposé la mise en place d’une plate-forme de travail mais aussi l’acquisition des prothèses et des consommables audio protoattiques. Saluant l’apport de leurs collègues de Pologne au congrès, le Dr Sylvain Diembi a dit :  « Là ou se trouvent nos limites commencent votre compétence ». D’autres communications ont été faites, c’est le cas de la chirurgie de l’oreille moyenne à l’hôpital général Adolphe-Sicé : implant auditif chez les patients avec surdité partielle ou totale, etc. Les séances de dépistage, organisées en marge du congrès, commencées le 20 avril ont pris fin le 22 avril. Elles visent la détection précoce des troubles. Le programme scientifique va se poursuivre avec les conférences les 29 et 30 avril.