Afrique de l’Ouest : le plan Marshall pour la lutte contre Ebola s’élève à 8 milliards de dollars

Samedi 18 Avril 2015 - 15:45

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Lors des assemblées semi-annuelles du Fonds Monétaire International et de la Banque mondiale tenues à Washington, aux Etats-Unis, les trois pays touchés par l’épidémie à virus Ebola (Guinée, Liberia et Sierra Léone) ont arrêté à huit milliards de dollars l'aide pouvant permettre la relance de leurs économies et éradiquer cette  maladie.

«Sur ces huit milliards, dont une bonne partie a déjà été promise par la communauté internationale, un milliard devra être utilisé dans les deux prochaines années. Nous ne sommes pas sortis du bois »,  a indiqué le président de la Sierra Leone, Ernest Bai Koroma.

« Nous ne devons pas baisser la garde », a affirmé le président de la Banque mondiale Jim Yong Kim alors que le virus a fait plus de 10.600 morts dans les trois pays depuis le début 2014.

« L’important est que les trois pays se sont mis ensemble pour aboutir à ce plan », a estimé le président guinéen Alpha Condé. Ils l’ont appelé « Plan Marshall », en référence à celui que les Etats-Unis avaient mis en place pour reconstruire l’Europe au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

De son côté, le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a annoncé qu’une conférence internationale des donateurs aura lieu à la mi-juillet à New York pour répondre aux demandes des trois pays.

La Banque mondiale a indiqué que le montant total de son aide s'élevait déjà à 1,62 milliard de dollars et qu'elle allait y ajouter une enveloppe supplémentaire de 650 millions de dollars dans les 12 à 18 prochains mois.

Des sources guinéennes indiquent que le montant des aides déjà promises s’élève à 5,1 milliards de dollars dont 2,4 milliards ont déjà été déboursés. Des responsables de la Banque mondiale ont également indiqué que des engagements supplémentaires totalisant 1,2 milliard de dollars avaient été donnés au cours de ces assemblées, laissant une différence de financement de l'ordre d'un milliard de dollars avec ce que les trois pays demandent.

Sur les huit milliards, la moitié servira à financer des projets à l'échelle régionale, notamment dans le cadre de l'Union de la rivière Mano qui regroupe ces pays plus la Côte d'Ivoire.

« Nos systèmes de santé se sont effondrés, les investisseurs ont quitté nos pays, les recettes ont diminué et les dépenses ont explosé. Mais nous sommes fiers du fait que les cas d’Ebola ont diminué de manière significative dans chacun de nos pays », a déclaré la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf.

Selon la Banque mondiale, le montant des pertes en Produit intérieur brut (PIB), s’élève à 2,2 milliards de dollars pour les trois pays (1,4 milliard de dollars en Sierra Leone, 535 millions en Guinée et 240 millions au Liberia). La Sierra Leone à elle seule a vu son PIB chuter de 23,5% en raison de l'effondrement du secteur minier.

Le Fonds monétaire international a de son côté rappelé qu’il avait mis en place en février un « Fonds fiduciaire d’assistance et de riposte aux catastrophes destiné à fournir des dons pour alléger la dette des pays concernés. Christine Lagarde, la directrice-générale du Fonds, a indiqué que la Grande-Bretagne et l’Allemagne s’étaient déjà engagées à y contribuer à hauteur de 72 millions de dollars.

Yvette Reine Nzaba