Fosse commune de Maluku : l’Asadho plaide pour une commission d’enquête indépendante

Mardi 7 Avril 2015 - 16:45

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Pour cette ONG, l’objectif est également d’éviter une accréditation pure et simple de la version avancée par le gouvernement congolais.

le président de l'Asadho, Jean-Claude Katende/Photo Adiac.Dans un communiqué du 7 avril, l’Association africaine de défense des droits de l’Homme (Asadho) s’est dite très préoccupée par la nouvelle de la découverte, dans la commune de Maluku à Kinshasa, d’une fosse commune contenant plus de quatre cents corps des personnes décédées dans les circonstances non encore élucidées.

Pour apporter de la lumière sur cette découverte « macabre », l’ONG a notamment exhorté le gouvernement à confier l’enquête sur cette affaire à des personnalités indépendantes et d’exhumer les corps pour qu’il soit procédé à des expertises qui puissent établir les circonstances dans lesquelles ces personnes sont décédées.

L’Asadho a également sollicité l’implication de la communauté internationale, pour que ces enquêtes soient effectivement conduites par des personnalités indépendantes. Cependant, elle a aussi sollicité de cette communauté internationale de fournir aux enquêteurs tous les moyens logistiques appropriés pour que les circonstances dans lesquelles ces personnes sont décédées soient élucidées.

L’Asadho note, en effet, qu’elle avait été informée, depuis plus de vingt jours, par plusieurs sources, de l’existence d’une fosse commune qui contiendrait les corps de plusieurs centaines des personnes mortes dans les circonstances obscures. « Pendant que l’Asadho était en train de vérifier les informations qui lui ont été fournies, le gouvernement a annoncé, ce vendredi 3 avril 2015, par la bouche  du vice-Premier ministre (VPM) et ministre de l’Intérieur, que ladite fosse commune contient les corps des indigents qui ont été gardés longtemps à la morgue de l’hôpital de référence de Kinshasa et qui ont été inhumés par l’Hôtel de ville de Kinshasa », a noté cette ONG.

L’Asadho dit, par ailleurs, émettre des réserves sur la version du gouvernement dans la mesure où elle n’établit et ne détermine pas dans quelles circonstances ces personnes sont décédées. Est-ce que les corps portent des marques de balles ou d’autres nuisances extérieures ? Est-ce que ces personnes sont décédées à la suite de torture ou des traitements inhumains ou dégradants ou pas ? Est-ce que ces personnes sont décédées à la suite d’une mort naturelle ou pas ? Ce sont là autant de questions pour lesquelles l’ONG veut obtenir des réponses par le travail qui sera fait par la commission d’enquête à instituer, « étant donné que le VPM Évariste Boshab a, dans sa déclaration, prôné la transparence dans le traitement de ce dossier ».

Lucien Dianzenza

Légendes et crédits photo : 

Le président de l'Asadho, Jean-Claude Katende/Photo Adiac