Deuxième édition Fipa : l’humanité réunie pour parler des droits des peuples autochtones

Les activités de la deuxième édition du Festival international des peuples autochtones (Fipa) ont officiellement été lancées, le 27 mars, au cours d’une cérémonie organisée dans le chapiteau de l’espace Fête par fête à Gombe. C’était l’occasion également pour les différents intervenants, du ministre en charge de l’Environnement au représentant des peuples autochtones (PA), d’exprimer leur volonté de voir les droits des PA promus et protégés.

Soulignant la valeur de ce festival, le président du Conseil d’administration de la Dynamique des groupes des peuples autochtones (DGPA) a dit que cela constituait « ni plus ni moins un témoignage du partenariat entre sa structure et d’autres partenaires pour la défense des droits des groupes les plus défavorisés ». Ce festival dont l’objectif est le partage de connaissances et échange d’expériences offre, selon le président du conseil d’administration de la DGPA, une opportunité de lancer un message fort aux décideurs.

Cette initiative a également été encouragée par les PA de la RDC dont le représentant, Aneto, a souligné la possibilité de rencontre avec les autres autochtones du monde qui leur a été offerte à travers cette activité. À l’en croire, la deuxième adition du Fipa est, pour eux, une occasion de démonstration du savoir et de la culture des PA. « Je salue cette opportunité qui m’a été offerte de m’exprimer devant cette assemblée, ce qui prouve que nous les autochtones, nous sommes égaux aux autres Congolais », a-t-il appuyé.

Pour le membre du Mécanisme de l’ONU pour la protection des droits de PA, Mme Giani, sa présence et celles des délégations des PA venues des autres pays et continents est l’expression de leur solidarité aux PA pygmées de la RDC.  Et l’artiste-musicien Lokwa Kanza a également tenu à exprimer son soutien à cette démarche de la protection des PA qu’il considère comme la mémoire de l’humanité.

Une loi spécifique en faveur des PA

Pour le président du Collectif de parlementaires pour la défense des droits des PA/pygmées de la RDC, l’honorable Lapika, ce festival se tient à un moment spécial, étant donné que l’Assemblée nationale a inscrit le projet de loi sur les droits des PA dans le nombre des matières a étudier au cours de la session de mars en cours. Le Fipa vient donc, selon ce député, agrémenter le combat engagé depuis deux ans, pour « arracher » que ce projet de loi soit inscrit dans le calendrier d’une de nombreuses sessions de la chambre basse du Parlement. Ce député a, par ailleurs, noté que l’on n’a pas encore été au bout du tunnel parce que, selon lui, plusieurs enjeux restent encore à atteindre. Il s’agit notamment, a-t-il fait observer, de problèmes des conflits ethniques entre pygmées et bantous, l’intégration de la culture autochtones dans le processus de la mondialisation, qui fait encore débat, etc. « Le présent festival marque le début d’une ère nouvelle, celle de la consolidation des acquis de la longue lutte en faveur des PA », a conclu ce député.

Parlant des bénéfices d’une loi spécifique proposée à l’approbation des députés en faveur des PA, le coordonnateur du Conseil d’administration de la DGPA a noté qu' une telle initiative renforcera la conscience des autochtones d’être citoyens au même titre que les autres composantes de la société alors qu’il compensera également les injustices subies par les PA, pour l’amélioration de leurs conditions de vie, et développera une approche durable de la protection et de la promotion des leurs droits.

Le ministre en charge de l’Environnement et du Développement durable, Bienvenu Lihota Ndjoli, qui a ouvert les travaux, a également souligné cette nécessité d’avoir un cadre pour la protection des droits des PA, qui doivent également bénéficier des avantages offerts par la Révolution de la modernité.

Pour atteindre les objectifs fixés, l’organisation a prévu pour les trois jours des travaux, des conférences-débats et des ateliers dont les thèmes principales sont notamment le cadrage de la question autochtone, la législation autochtone à travers le monde et en RDC, changements positifs suite à une reconnaissance des droits des PA, défis rencontrés par les autochtones de la RDC, la culture des PA pygmées, droit à la terre, etc. Il est également prévu des expositions sur la culture des PA.