Intégration : l’Italie n’est pas raciste, soutient Cécile Kyenge Kashetu

Lundi 16 Septembre 2013 - 18:15

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La ministre italienne de l’Intégration minimise la montée dans son pays des actes xénophobes y compris contre sa personne : de la simple ignorance, dit-elle

Comme chaque année, la Colombie a organisé une manifestation d’importance rassemblant ses citoyens d’origine africaine. Au-delà des caucus et festivals noirs habituels, le pays latino-américain accueille actuellement à Cali le 3e Sommet mondial des maires et dirigeants africains et de descendance africaine. Première ministre noire de l’histoire des gouvernements italiens, Cécile Kyenge Kashetu, Italienne originaire de Rd Congo, en est une des invitées de marque aux côtés d’autres personnalités illustres comme l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki.

Cécile Kyenge Kashetu a reçu un accueil des plus enthousiastes dans ce pays qui est, avec le Brésil, celui qui compte le plus de descendants de l’Afrique noire sur son sol (20% de sa population totale). Un concert sous le thème de « Adieu racisme » a été donné en son honneur. Le vice-président de ce pays, Angelino Garzon, l’a reçue au palais et lui a offert un sac fabriqué par des indigènes colombiens. Dans la salle, la ministre a été accueillie par les vivats d’une foule chauffée à blanc, et comptant pas moins de 2.000 délégués actuellement aux postes de responsabilités les plus élevés dans le monde.

Interrogée par la presse, notamment sur les nombreuses attaques xénophobes dont elle fait l’objet dans les médias, la rue et les milieux extrémistes de son pays, Cécile Kyenge Kashetu a estimé que l’Italie n’était pas un pays raciste. « Parfois, nous connaissons des actes de racisme. Pas tout le pays. Ce sont quelques personnes, et c'est vrai que pour beaucoup, cela a été difficile d'accepter qu'une personne originaire d'un autre pays, d'une autre race, d'une autre couleur, ait une responsabilité importante dans le gouvernement », a-t-elle avancé.

Mais dans l’ensemble ces réactions sont le fait de l’ignorance, estime Cécile Kyenge. « Ignorance de ceux qui ont oublié que l’Italie est un pays d'immigration et d'émigration. Je crois qu'il est possible de changer cette culture. L'insulte ne me touche pas, je continuerai à lutter », a poursuivi la ministre italienne. Avant d'affirmer : « L'Italie n'est pas raciste, elle n'est pas xénophobe. Il y a des épisodes racistes mais cela ne condamne pas tout un pays. Ils se produisent car les jeunes manquent de mémoire. »

Lucien Mpama