8 mars 2015 : les femmes montent encore au créneau

Jeudi 5 Mars 2015 - 17:00

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Festive et revendicative, la Journée internationale de la Femme sera célébrée ce dimanche 8 mars. Cette année, les femmes du monde entier seront encore des milliers pour se faire entendre, mutualiser leurs efforts, demander le respect de leurs droits fondamentaux, et surtout échanger autour de la lutte contre les violences dont elles sont victimes.

Au cours de cette journée et plus largement tout le mois de mars, les femmes se mobiliseront pour faire respecter à la lettre, les recommandations de la 4ème conférence mondiale sur les femmes, à Beijing (Chine) en 1995. Conférence qui, on le sait, oblige les gouvernements à prendre des mesures stratégiques dans des domaines dits critiques pour les femmes. Il sera question aussi de se poser pour dresser un bilan des progrès réalisés en matière du droit des femmes, des actions à mener, d’appeler à des changements, de célébrer encore des actes de courage menés par des femmes. À cette occasion, elles plaideront pour que le principe universel des droits des femmes trouve au quotidien sa pleine œuvre dans un monde où on peut violer les enfants à bas âge.

Au forum des femmes francophones tenu l’an dernier à Kinshasa, dans le sillage du 8 mars, le procureur de la Cour pénal internationale, Fatou Ben Souda, avait dénoncé la violence sexuelle utilisée comme arme de guerre aujourd’hui au premier plan des enquêtes et poursuites de la CPI lorsqu’elle déclare, « je joins ma voix à celles des défenseurs des droits des femmes, partout dans le monde, qui se battent pour mettre fin à ce fléau qu’est la violence sexuelle. Et je m’engage à défendre le droit de tous, de chaque femme, chaque fille, chaque enfant de vivre une vie sans crainte de violence ».

De son côté, la ministre française de la Francophonie, Yamina Benguigui, lança également une alerte face à la régression des droits des femmes dans le monde, à leurs difficultés à accorder à la santé, à l’éducation et à l’égalité, à lutter contre les violences faites contre elles dans les pays en guerre.

Des défis innombrables restent à relever

S’inscrivant dans la logique du bilan de la 4ème conférence mondiale sur les femmes de 1995, le thème choisi vise non seulement à évaluer les progrès enregistrés depuis cette date dans la promotion des droits des femmes, mais aussi à identifier de nouvelles stratégies en vue d’accélérer l’atteinte de l’égalité des sexes et de développement. Sur ce, de nombreux défis restent à relever, notamment la lutte contre le VIH/Sida dont le taux de prévalence se situe à 5,6% chez les femmes contre 2,9% chez les hommes. Dans le chapelet de défis, s’inscrivent également, entre autres, la lutte contre la mortalité maternelle, contre les violences faites aux femmes et aux filles, et contre le traitement avilissant des rites de veuvage dans certains pays africains.

Selon les statistiques, la représentativité actuelle des femmes aux postes nominatifs et électifs restent faible. Au Congo, les femmes représentent 52% de la population. Elles sont très actives dans la vie économique et sociale. Cependant, elles restent encore très peu représentées au niveau du gouvernement, dans les postes de décision de l’administration, à l’Assemblée nationale et dans les organes élus des collectivités.

Rappelons que le Congo a eu à signer différents traités et conventions, à savoir la convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes ; le protocole à la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples relatifs aux droits des femmes qui traite respectivement du droit à l’éducation, à la formation et à l’emploi.

Le pays a également adhéré à la plate-forme d’action de Beijing qui met en relief, entre autres, le problème de l’éducation et de la formation des femmes, mais de nombreuses contraintes économiques, sociales et culturelle persistent encore.

Les festivités….

Au plan international, le thème est "L'autonomisation des femmes-autonomisation de l'humanité ; imaginez !" alors qe sur le plan régional, la journée est célébrée sur le thème : « l’autonomisation des femmes et du développement en vue de la réalisation de l’agenda 2063 de l’Afrique ».

Puisant dans ces thèmes, au niveau national, le thème est subdivisé en trois parties, entre autres : l’éducation et l’alphabétisation, un défi pour l’autonomisation ; Femmes du Congo, impliquons-nous dans la prévention des conflits et la sauvegarde durable de la paix ; Femme congolaise, engage toi pour une participation équilibrée dans les sphères de prise décision ; les technologies de l’information et de la communication, facteurs d’émancipation ; les femmes, l’entreprise et le droit, gage du développement durable.

Les festivités officielles ont lieu à Ouesso, chef-lieu du département de la Sangha, choisi pour célébrer en août prochain la fête de l’indépendance. Elles seront placées sous le haut patronage de l’épouse du chef de l’État, Antoinette Sassou N’Guesso, marraine de la municipalisation accélérée.

À Brazzaville, le ministère de la Promotion de la femme et de l’intégration de la femme au développement a prévu plusieurs activités liées à cette journée.

 

 

 

 

 

Yvette Reine Nzaba