![]() Droit du public à l’information : FFJ salue le rétablissement des SMS et la connexion InternetLundi 9 Février 2015 - 15:29 L’ONG a auparavant menacé et s’apprêtait à organiser une marche pacifique à Kinshasa pour obtenir la décision du gouvernement dans ce sens.
Au lendemain de cette décision prise le 19 janvier, de même que l’interruption de la connexion à Internet, FFJ avait donné un ultimatum de soixante douze heures au gouvernement. L’organisation s’entendait de passer au plan B, c’est-à-dire l’organisation d’une marche à Kinshasa. FFJ avait, en son temps, qualifié l’acte de « suicide collectif », en accusant le gouvernement d’avoir délibérément violé le droit sacro-saint du public à l’information consacré aussi bien par les prescrits internes, notamment la loi sur la liberté de la presse, la Constitution du pays ainsi que les instruments régionaux et internationaux comme la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques. Dans un communiqué arrivé le week-end dernier à la presse, cette organisation a dit s’apprêter, dès le 7 février, à saisir les autorités de la ville de Kinshasa pour une marche pacifique qu’elle entendait organiser le 12 du même mois, contre la coupure des réseaux sociaux et des SMS. Au cours de leur réunion extraordinaire du 24 janvier, les responsables de la principale organisation de défense de la liberté de la presse et du droit à l’information faisaient savoir que « la presse et la population sont une véritable force dont on ne peut délibérément et impunément violer les droits ». C’est cette population, a soutenu le directeur de cette ONG, qui se prendra en charge avec FFJ en tête pour protester au nom de la loi. Cet ultimatum lancé avait cours jusqu’au 28 janvier à dix-huit heures. Au cas contraire, déclaraient les membres de cette association à l’issue de leur réunion, FFJ se réserverait le droit d’user de son droit constitutionnel visant notamment à appeler les bénéficiaires, hier privés de leur droit de communiquer, à jeter toutes leurs forces dans la rue dans une marche pacifique qui les conduirait jusqu’à la fenêtre du vice-Premier ministre en charge des Postes, Nouvelles technologies de l’information et de la communication (PT-NTIC) où ils allaient tambouriner jusqu’à obtenir gain de cause. Il est noté que cette décision est intervenue après l’organisation, par l’opposition politique, d’un mouvement de protestation contre la modification de la loi électorale qui, aux yeux des opposants, permettrait un glissement en faveur du président Kabila, qui est en fin mandat en 2016. Deux médias avaient également vu leur signal interrompu. Le gouvernement leur reprochait d’avoir diffusé la déclaration de l’opposition appelant la population à se diriger vers le siège du Parlement en vue d’empêcher le Sénat d’adopter, en seconde lecture, la loi contestée. En plus de Canal Kin Télévision et de la Radio télévision catholique Elikya, FFJ fait observer qu’actuellement trois autres médias sont fermés à travers le pays. Il s’agit de Radio Lisanga Télévision, Canal Futur Télévision et Radio Télévision Jua de Lubumbashi. FFJ écrivait à l'autorité de la ville-province de Kinshasa L’organisation faisait savoir, à travers une lettre, au gouverneur de la ville, André Kimbuta, qu’elle entendait organiser une marche pacifique contre la décision du gouvernement. « Cette marche est repoussée mais n’est pas annulée parce qu’au moment où nos services chargés de courrier s’apprêtaient à aller déposer la lettre à l’hôtel de ville, un opérateur œuvrant dans le secteur de téléphonie cellulaire nous faisait savoir que le service SMS est réhabilité et qu''Internet sera rétabli le 8 février. Nous avons vérifié, c’est fait pour les SMS. Mais nous maintenons notre pression sur le gouvernement », a déclare FFJ dans un communiqué dont copie a été transmise à la presse. Selon cette association, la manifestation prévue dès 9 heures, partira de la Gare centrale, place de l’Indépendance, pour le cabinet du vice-Premier ministre et ministre des PT-NTIC, avenue des huileries où un mémo devra être remis. L’organisation sollicite notamment de l’autorité urbaine d’apporter toute son assistance sécuritaire à ce « droit constitutionnel ». Lucien Dianzenza Légendes et crédits photo :Des téléphones portables |