Numéro spécial Francophonie : La langue française au Congo

Vendredi 14 Novembre 2014 - 15:45

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La langue française est arrivée avec la colonisation et s’est développée progressivement au Congo, ainsi que dans les quatre États de l’Afrique équatoriale française, dont Brazzaville était la capitale

Jusqu’en 1960, le français était imposé dans l’enseignement selon les termes du décret du 9 avril 1863, les langues congolaises n’étant tolérées que dans l’enseignement religieux. En 1953, environ 55% des enfants en âge d’aller à l’école parlaient français.

L’indépendance provoqua des scissions dans le pays : le Congo est marqué par des oppositions communautaires et socioéconomiques, et les langues se retrouvent aux centres de plusieurs enjeux. Le sud parle kituba, le nord lingala, et le système éducatif ne les prend pas en compte. Socialement, le pays s’urbanise, Pointe-Noire et Brazzaville se peuplent, des couples interethniques se forment, tous ces éléments tendent à l’utilisation d’une langue unique, favorisant le français.

Paysage linguistique

Le Congo compte à ce jour près de 4,5 millions d’âmes. Il est l’un des pays les plus urbanisés d’Afrique, avec 55% de la population établie entre Pointe-Noire et Brazzaville. En 1980, le Congo fait état d’un environnement linguistique particulier : au total 72 langues ethniques, deux langues véhiculaires (kituba et lingala) et le français.

Selon une étude menée par l’OIF en 2010, 56% de la population et 78% des Congolais de plus de dix ans connaissent et parlent le français. Une enquête réalisée à Brazzaville indique quelques tendances : 95,7% des sondés affirment avoir reçu un enseignement en français, langue de l’écrit pour 81,6% d’entre eux. À l’oral, les pratiques sont plus diversifiées, mais le français vient en première position avec 48,3 % de locuteurs, lingala 17 %, kituba 15,1 %, anglais 5,9 % et lari 5,4%.

Morgane de Capèle