![]() MSF : fausses idées, manque de routes et de structures empêchent le travail des équipes sur ÉbolaMercredi 1 Octobre 2014 - 18:30 La sensibilisation de la population reste un des plus importants défis dans la lutte contre la maladie à virus Ébola dans la province de l’Équateur où a été déclarée cette épidémie. Dans la riposte contre cette maladie, indique un communiqué de l’ONG médicale Médecins sans frontières (MSF), il y a plusieurs défis à relever. Selon Carolina Nanclares, coordinatrice médicale, il y a beaucoup d’idées fausses et de superstitions autour d’Ébola et ce qui se passe dans un centre de prise en charge, et les précautions à prendre quand on travaille sur une épidémie d’Ebola sont souvent en contradiction avec les pratiques locales. La population, fait –elle remarquer, a un certain degré de résistance aux messages que nous lui communiquons. C’est pourquoi tous les acteurs impliqués doivent multiplier leurs efforts pour sensibiliser les gens. Les messages sur les mesures préventives et l’importance d’identifier à temps les patients doivent continuer à être adressés à la communauté. Pour elle, il faut alors augmenter les activités de promotion de la santé. « Il y a beaucoup d’efforts de tous, mais les défis restent importants pour déjouer la résistance de la population à venir dans les centres de prise en charge, pour suivre les contacts et parvenir à temps dans les villages où il y a eu un décès pour assurer des enterrements protégés », alerte Carolina Nanclares tout en ajoutant que pendant la première phase d’intervention, les activités se sont concentrées sur la mise en place des centres de prise en charge. « À Lokolia, c’était particulièrement compliqué parce qu’il n’y avait pas de structures, nous avons dû tout construire. Nous menons également d’autres activités, comme la promotion de la santé et de l’hygiène, le transport des patients vers nos structures, la décontamination des maisons et la préparation des corps des défunts pour les enterrements. Nous offrons également un support psychologique à nos patients et leur famille », fait savoir Carolina Nanclares. La logistique aussi fait face à quelques défis, comme le reconnaît Julien Binet, coordinateur logistique pour MSF. « Malgré les conditions difficiles, MSF a jusqu’à présent envoyé plus de cinquante-quatre tonnes de matériel et déployé plus de soixante personnes à Lokolia et Boende. L’accès aux zones concernées est très difficile. Nous sommes au milieu de la forêt équatoriale, là où il y a peu de routes, et en mauvais état. Quand les 4x4 ne parviennent pas jusqu’aux villages, nous envoyons des vélos ou des pirogues, mais certains villages sont complètement isolés. Cela limite considérablement notre capacité à comprendre l’étendue réelle de l’épidémie ». Les équipes de réponse à l’épidémie, dont plus de soixante membres de MSF, continuent à travailler dans des conditions très difficiles. En cause du manque de routes dans la zone touchée, mais aussi le manque d’information de la population à propos de la maladie et des risques encourus si les personnes qui ont été en contact avec le virus ne sont pas prises en charge. Deux centres de traitement ont été établis, l’un à Lokolia ayant une capacité de quarante lits et l’autre à Boende avec dix lits. Depuis le début de l’intervention, quarante-deux patients ont été admis dans les deux centres de prise en charge d’Ébola de MSF. Vingt de ces patients ont été testés positifs au virus Ébola, via des tests en laboratoire, parmi lesquels douze sont décédés et sept sont sortis guéris et ont pu rentrer chez eux. Un patient est toujours hospitalisé. « Il n’y a pas de traitement pour Ébola », insiste Carolina Nanclares , « mais si on offre des soins appropriés aux patients, leur corps a le temps de développer une immunité et combattre le virus », explique-t-elle. Plus les soins sont administrés à temps, plus les chances de guérison sont importantes, c’est pourquoi il est indispensable que les patients se présentent au centre de prise en charge dès les premiers symptômes. Aline Nzuzi |