Lutte contre le terrorisme : l’UA s’engage à collaborer dans l’échange de renseignements

Mercredi 3 Septembre 2014 - 11:56

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Une réunion du Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) s’est tenue mardi à Nairobi, au Kenya pour discuter des nouvelles menaces de sécurité sur le continent africain, mais aussi de l’échange de renseignements et de ressources pour lutter contre l’extrémisme et le terrorisme.

Au cours de cette rencontre ayant pour but de renforcer la lutte contre les menaces terroristes pesant sur tout le continent, les dirigeants africains ont décidé de collaborer étroitement pour mieux lutter contre le terrorisme. Il s’agissait notamment, selon un communiqué, « d’entreprendre un examen approfondi de la situation et des efforts actuels de l’UA pour combattre le terrorisme en Afrique dans le cadre des instruments normatifs et opérationnels de l’UA »

La nécessité de collaborer dans le cadre de la lutte contre le terrorisme vaut sa peine  lorsqu’on sait que dans différentes régions, l’Afrique est  aux prises avec des groupes ayant des liens avec la mouvance Al-Qaïda. En témoignent des violences commises par les Shebab en Somalie et au Kenya dont l’attaque du centre commercial Wesgate qui a fait  68 morts l’année dernière. L’on ne peut parler du terrorisme en Afrique sans évoquer la nébuleuse secte islamiste Boko Haram qui détient toujours plus de 200 jeunes filles nigérianes ou encore d’Aqmi au Mali et dans le Sahel y compris ce qui se passe en Centrafrique et en Ouganda, où des organisations islamistes continuent de semer la terreur.

Les dirigeants d’Afrique ont compris que malgré des efforts entrepris pour combattre le terrorisme, rien ne pourra se faire sans une collaboration efficace. «Il est important que les pays africains travaillent ensemble, regroupent leurs ressources, partagent leurs renseignements et leurs informations afin de relever le défi», a relevé la semaine dernière le directeur des renseignements extérieurs kényan, Chris Mburu, bien décidé à ce que les choses évoluent.

Les participants ont pris des mesures pour renforcer les efforts actuellement déployés en vue de faire face efficacement à la menace du terrorisme, y compris par une ratification et une adaptation nationale rapides des instruments appropriés de l’UA et d’autres instances internationales. La réunion a abouti sur des mesures drastiques visant à améliorer la mise en œuvre du cadre de lutte antiterrorisme aux niveaux national, régional et continental, a  précisé le ministère kenyan en charge des questions de sécurité.

 

La mission sera menée à bien avec l’aide extérieure

Cette réunion survient alors que des experts de sécurité ont mis en garde que le crime organisé et le trafic de drogue influençaient actuellement les mutations politiques, sociales et économiques en Afrique et favorisaient le terrorisme. Pour ce faire, l’UA a proposé la création d’un sous-comité de cinq membres du Conseil sur le terrorisme et le trafic de drogue, visant à revoir régulièrement ces fléaux et prévenir leur financement.

À l’ouverture des assises,  le président du Tchad, Idriss Déby, a souligné que les récentes attaques dans la région du Sahel, au Nigeria et dans d’autres parties de l’Afrique de l’Ouest ont motivé les dirigeants africains à lutter contre le terrorisme. « Le terrorisme et le crime organisé nous obligent à mener une action commune », a-t-il déclaré. Pour sa part, l’hôte du sommet, le président kenyan Uhuru Kenyatta, a indiqué que le groupe islamiste somalien al-Shebab constituait toujours une menace sérieuse pour la région.

La lutte contre le terrorisme nécessitant d’énormes moyens matériels et financiers, les pays africains estiment qu’ils ne pourront mener à bien leur mission en la matière sans l’aide extérieure. Le renforcement sensible de la coopération avec l’Afrique pour lutter contre le terrorisme annoncé en début août par le président Barack Obama fera partie de cet appui. Le patron de la Maison Blanche avait toujours dans le même cadre indiqué que Washington contribuera à la création d’une force d’intervention rapide de maintien de la paix en Afrique. Les États-Unis, contribueront à cette initiative à hauteur de 110 millions de dollars par an. Celle-ci s’appuiera sur des pays qui ont déjà fait leurs preuves dans ce domaine : le Ghana, l’Ethiopie, le Sénégal, la Tanzanie, le Rwanda et l’Ouganda. Il s’agira de permettre à ces pays de moderniser leurs forces de sécurité, mais également de former les ressortissants d’une demi-douzaine des pays concernés pour qu’ils participent à des opérations de maintien de la paix.

En juin dernier, lors de leur sommet à Malabo en Guinée équatoriale, les dirigeants africains avaient exprimé leur vive préoccupation concernant la menace persistante que représente le terrorisme en Afrique, en particulier dans la région du Sahel et du Sahara, dans la Corne de l’Afrique dont la Somalie, le Kenya et Djibouti, ainsi que dans la région d’Afrique centrale avec les attaques menées par l’Armée de résistance du Seigneur (LRA).

Ont pris part à cette rencontre les dirigeants du Tchad, du Niger, du Nigeria, de la Somalie, de la Tanzanie et de l’Ouganda.

 

Nestor N'Gampoula