![]() RDC : les violences sexuelles faites aux femmes sont éloquentesMercredi 20 Août 2014 - 18:17 L’hôpital Heal Africa spécialisé dans l’aide aux victimes de viols, à Goma au Nord-Kivu vient de rendre publics les résultats effarants de son recensement sur le viol des femmes dans les provinces du Nord-Kivu et Maniema. Le nombre de femmes violées dans la période allant de janvier à juin de l’année en cours remonte à la surface la problématique des violences sexuelles faites aux femmes en RDC. Ce qui montre que ces violences sont impressionnantes. L’hôpital Heal Africa a recensé près 2829 personnes violées entre janvier et juin derniers dans les provinces du Nord-Kivu et du Maniema. La majorité de ces victimes sont des femmes. Certaines d’entre elles ont été recensées sur cette période mais ont parfois été violées avant 2014. Pour ce qui est de la prise en charge médicale de ces victimes de violences sexuelles, le porte-parole de l'hôpital, Ferdinand Mugisho, a reconnu que sa structure n’a pas pu soigner toutes les victimes. « Certaines sont trop loin, d'autres leurs parents ne les encouragent pas de venir si les blessures ne sont pas très graves, ou se font soigner dans des centres de santé près de chez elles», a dit le porte-parole. L’hôpital a enregistré 1679 incidents qui se sont vraiment produits sur le premier semestre et en a pris en charge 1573. De son coté, le représentant légal de Heal Africa, Jonathan Kasereka Muhindo Lusi, lance un appel aux partenaires de l'hôpital leur invitant à « multiplier les efforts dans la lutte contre les violences sexuelles pour mettre fin à l’impunité ». Selon lui, il est déplorable que sur 440 dossiers suivis par nos cliniques juridiques, seulement 98 jugements ont été rendus au Nord-Kivu et au Maniema. Heal Africa assure la prise en charge holistique des survivants de violences sexuelles. Cette formation médicale a fourni à beaucoup des femmes violées une assistance médicale, psychosociale, économique et juridique. Plus d'un millier d'entre elles ont reçu un traitement dans les 72 heures suivant l'agression pour prévenir une contamination au VIH-sida et une grossesse indésirée. Aline Nzuzi |