Angola : décès de l’archevêque catholique de Luanda

C’est presqu’un Congolais que l’Église catholique d’Angola perd en la personne de Mgr Damiao Antonio Franklin. L’archevêque catholique de Luanda, la capitale, était gravement malade depuis quelque temps. Il s’est éteint lundi en Afrique du Sud où il était hospitalisé. Il avait 63 ans. C’est en effet en 1950 qu’il est né à Cabinda, la plus congolaise des provinces angolaises, proche à tous les aspects des deux Républiques sœurs du Congo.

Si l’on peut dire de pratiquement tous les archevêques catholiques que ce sont des hommes intellectuellement préparés, on peut retenir de Mgr Franklin qu’il avait particulièrement mérité de prendre la lourde succession du cardinal Alexandro do Nascimento lorsque celui-ci prit sa retraite du diocèse de Luanda en 2002. Non seulement pendant un an, Mgr Franklin avait été aux côtés du vieux cardinal comme auxiliaire (adjoint) mais encore ses qualifications intellectuelles en faisaient l’homme véritablement de la situation. Cela explique d’ailleurs qu’il ait été président de la Conférence des évêques d’Angola et de Sao Tome pendant 6 ans, de 2003 à 2009.

Après ses études au petit séminaire de Cabinda sous la période coloniale, il monte à Luanda, puis va à Huambo (Plateau central) pour les compléter. Ensuite, il est envoyé à Rome pour une licence en théologie, avant de devenir prêtre en 1978. Doctorat en droit canonique de Rome en 1982 ; diplôme de jurisprudence de la prestigieuse université romaine jésuite de la Grégorienne ; diplôme en droit de l’homme de l’université de Strasbourg (France) ; diplôme de droit de l’académie de La Haye aux Pays-Bas… Il aura collectionné les titres universitaires et répondu à diverses sollicitations académiques.

On rappelle que Mgr Franklin, qui parlait parfaitement le français, a été professeur invité de Théologie de l’université de Kinshasa, en République démocratique du Congo, et recteur de l'Université catholique d'Angola dès sa fondation en 1997. Sa mort est intervenue alors que bon nombre de ses confrères et même le chef de l’État angolais Jose Eduardo dos Santos, se trouvaient à Rome pour les cérémonies de canonisation des deux papes Jean XXIII et Jean-Paul II.