![]() Musique : la levée de deuil de Kester Émeneya à Kikwit tourne au drameSamedi 26 Avril 2014 - 15:00 Une vingtaine des personnes ont succombé dans la nuit du 24 au 25 avril vers deux heures du matin dans une bousculade au stade du 30 juin de Kikwit à l’ouverture des manifestations marquant le quarantième jour du décès de Kester Émeneya.
À l’exiguïté de cette sortie où campaient des policiers tenant à dissuader la foule à rentrer à l’intérieur, il faudrait ajouter la poussée des gens de l’extérieur qui tenaient aussi à accéder au lieu de l’événement. C’est dans cet imbroglio que le drame est survenu. Agitation, secousse, bousculade, piétinement, étouffement, asphyxie, etc, rien ne pouvait contenir la fougue de la foule surexcitée. Le premier bilan provisoire fourni par l’autorité provinciale a fait état de quatorze morts et huit blessés. Un bilan vite contredit par plusieurs sources indépendantes qui avancent le chiffre de vingt morts. Le médecin directeur de l’hôpital général de référence de Kikwit 1 a affirmé que son établissement hospitalier avait reçu vingt-trois corps de victimes. Un bilan qui peut toujours s’alourdir lorsqu’on considère l’état critique dans lequel se retrouvent de nombreux blessés dont la vie ne tiendrait plus qu’à un fil. Désordre organisationnel L’autorité provinciale qui tenait à donner un cachet particulier aux manifestations marquant la première édition du festival et du retrait de deuil de King Kester Émeneya avait mis tout le paquet pour réussir ce qui tenait lieu d’un pari. À l’opposé, un groupe des députés ressortissants du coin avaient aussi concocté leur propre organisation. Alors que les activités de la première édition du festival « King Kester Émeneya forever » étaient censées démarrer le 25 avril sous la férule d’un groupe d’élus de Kikwit au premier rang desquels se trouvait Adolphe Muzito, ces derniers ont été pris de vitesse par le gouvernorat qui a lancé les festivités plus tôt que prévu, soit le 24 avril avec Fally Ipupa. Alors qu’au départ de l’initiative, ils semblaient évoluer dans une même direction, les deux camps ont fini par étaler leurs désaccords, chacun cherchant à tirer la couverture de son côté. Moralité : la ville de Kikwit s’est retrouvée écartelée, à la veille du démarrage du festival « King Kester Émeneya Forever », entre deux organisations pour un même événement. Les artistes présents, eux-aussi, étaient divisés par rapport à leurs sponsors. D’un côté, l’on retrouvait Lidjo Kwempa, Stino Mubi, Serge Mabiala, Malembe Chant, Jolie Mubiala, Apocalypse, Tshala Muana, tous invités par Adolphe Muzito et ses compères. Et de l’autre, Werrason, Fally Ipupa et Reddy Amisi venus à Kikwit pour le compte du gouvernorat provincial. C’est dans la confusion que s’est achevée cette première édition manquée du festival « King Kester Émeneya » après l’annulation par l’autorité provinciale de toutes les activités prévues à cet effet. Une enquête a été ouverte pour élucider les causes de cet accident. Au-delà du visible, certains observateurs voient dans ces fâcheux incidents les conséquences d’une tentative de récupération politicienne faite autour de l’événement par des politiciens en mal de sensation et qui tiennent à tout prix à faire entrer Kikwit dans leur giron en prévision des enjeux de 2016. Dossier à suivre.
Alain Diasso Légendes et crédits photo :King Kester Émeneya |