Centrafrique : retrait annoncé du contingent tchadien de la Misca

Jeudi 3 Avril 2014 - 19:09

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Le Tchad a annoncé jeudi le retrait progressif de son contingent au sein de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique pour des raisons multiples, selon un communiqué de presse signé du ministre tchadien des Affaires étrangères, Moussa Mahamat Faki.

La décision des autorités tchadiennes intervenue en plein sommet Union européenne-Afrique tenu du 2 au 3 avril à Bruxelles, s’explique entre autres par une avalanche d’incidents imputés aux soldats tchadiens. Sur le terrain, le comportement de ces derniers est notamment stigmatisé par une partie de la population centrafricaine.

« Malgré les sacrifices consentis, le Tchad et les Tchadiens font l'objet d'une campagne gratuite et malveillante tendant à leur faire porter la responsabilité de tous les maux dont souffre la RCA », indique le communiqué distribué pendant le sommet de Bruxelles. « Face à ces accusations répétées, le Tchad, après avoir informé la présidente de la transition centrafricaine, la président de la Commission de l’Union africaine et le Secrétaire général des Nations unies, décide du retrait du contingent tchadien de la Misca. Les modalités pratiques de ce retrait seront arrêtées de commun accord entre le Tchad et l'Union africaine », poursuit le document.

Selon le ministre tchadien, ce retrait se fera de façon progressive en dépit du fait que le Tchad envisage d’assumer sans faille sa mission de paix dans les zones relevant de sa responsabilité. En effet, en décembre dernier, le ministre Moussa Mahamat Faki en séjour à Bangui avait fustigé, en présence du Commissaire du département de paix et sécurité de l’UA, Smaël Chergy, et du ministre congolais des Affaires étrangères, Basile Ikouebé, l’attitude des Centrafricains face aux soldats tchadiens.

« Ce qui est regrettable c’est la stigmatisation des forces de la paix, notamment tchadiennes qui se trouvent en Centrafrique. Il n’est pas admissible que celles-ci soient la cible de qui que ce soit », s’était plaint le ministre tchadien des Affaires étrangères.

La Misca sous conduite africaine est une mission de maintien de la paix en République centrafricaine décidée le 5 décembre 2013 par le Conseil de sécurité des Nations unies à travers la résolution 2127. Elle a succédé à la mission de consolidation de la paix en Centrafrique (Micopax).

Elle doit compter, à terme, 6.000 hommes pour une durée de douze mois. Actuellement, le Tchad, un des pays fortement impliqués dans la crise centrafricaine, compte près de 800 soldats au sein de la Misca, contre plus d’un millier pour le Congo, dont le président, Denis Sassou N’Guesso, assure la médiation pour le compte de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Cééac).

Outre les accusations répétées à l’égard du contingent tchadien au sein de la Misca, ce pays reproche aux autorités centrafricaines leur position ambiguë vis-à-vis des anti-balaka, la milice chrétienne d’auto-défense, précisant que « certains membres du gouvernement ne sont pas clairs ». À l’instar de la Séléka, les anti-balaka sont rendus responsables des violences enregistrées ces derniers temps en Centrafrique.

 

 

 

Guy-Gervais Kitina