Centrafrique : la Misca déplore l’utilisation de civils comme boucliers humains

Mercredi 2 Avril 2014 - 14:39

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Alors que la situation semblait s’améliorer, le commandant de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (Misca), le général de brigade Martin Tumenta, a déploré, le 2 avril, la résurgence des violences dans le pays et l'utilisation par les milices armées de civils comme boucliers humains

« Il est inacceptable pour tout groupe ou individu de tirer sur des soldats de la paix », a déclaré Martin Tumenta, qui se référait à l’incident survenu le samedi 29 mars 2014, au cours duquel un convoi de soldats de la paix de la Misca a essuyé des tirs dans le quartier dit du PK12, dans la banlieue de Bangui.

Cet incident est intervenu moins d’une semaine après que plusieurs positions et véhicules de la force africaine ont été attaqués par des miliciens armés, tuant un soldat de la paix de la République du Congo et en blessant neuf autres : quatre de la République du Congo, deux de la République démocratique du Congo (RDC), deux du Rwanda et un du Cameroun.

Dans un communiqué, l’Union africaine (UA) souligne que le chef de la Misca, Jean-Marie Michel Mokoko, « condamne ces attaques avec la dernière énergie et met fermement en garde leurs auteurs, qui seront tenus responsables de leurs actes ».

Malgré ces nouvelles flambées de violences et des efforts de la Misca et de l’opération française Sangaris qui semblent insignifiants pour maîtriser la situation, l’espoir d’une sortie de crise en Centrafrique demeure. En effet, l’Europe a approuvé le 1er avril le lancement de son opération militaire qui comprendra jusqu’à mille soldats. Ce lancement, retardé par le peu d’empressement montré au départ par les États membres de l’UE, a été bien accueilli en Centrafrique et par la communauté internationale.

L’opération militaire de l’Eufor-RCA, qui sera commandée par le général français Philippe Pontiès, aura pour mission de sécuriser l’aéroport de Bangui et ses alentours afin de permettre aux éléments de la Misca et de Sangaris de s’atteler à d’autres tâches. L’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie ont consenti à participer à cette force en fournissant des véhicules et des avions. Si la France va offrir le nombre d’hommes le plus important pour cette mission, le reste des effectifs sera supporté par huit autres pays comme la Géorgie - qui n’est pourtant pas membre de l’UE -, l’Estonie, la Lettonie, l’Espagne et la Suède.

« Le lancement de cette opération démontre la volonté de l’UE de participer pleinement aux efforts internationaux pour rétablir la stabilité et la sécurité à Bangui et dans l’ensemble de la République centrafricaine », a souligné la représentante de la diplomatie de l’UE, Catherine Ashton. « Cette mission constitue un élément clé de notre approche globale visant à résoudre les énormes problèmes que connaît la République centrafricaine. Il est essentiel que l’ordre public soit rétabli le plus rapidement possible, afin que le processus de transition politique puisse reprendre », a-t-elle ajouté.

La détérioration de la situation en Centrafrique sera évoquée lors du sommet UE-Afrique. Pour l’heure, on sait que le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR) s’est engagé à aider à évacuer hors de ce pays quelque 19 000 musulmans traqués par les anti-balaka. « Ce que nous ne voulons pas, c’est être à côté des gens et les voir se faire massacrer. Nous craignons pour la vie de ces musulmans […]. Le HCR se tient prêt à aider à les évacuer vers des lieux plus sûrs, que cela soit dans ou à l’extérieur du pays », a déclaré mardi une porte-parole du HCR, Fatoumata Lejeune-Kaba, lors d’une conférence de presse à Genève.

Nestor N'Gampoula