Centrafrique : le PAM craint que la crise alimentaire n'affecte des pays voisins

Mardi 25 Février 2014 - 19:52

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La situation en Centrafrique ne s’étant pas du tout améliorée, avec des milliers de personnes qui continuent à fuir la violence, le Programme alimentaire mondial (PAM) ne cache pas son inquiétude quant aux conséquences de cet exode vers les pays voisins

Dans un communiqué rendu public le 25 février, l’agence onusienne indique que plus de 150.000 personnes qui se trouvent dans ces pays ont un besoin urgent d’assistance humanitaire. « Il y a un besoin d’assistance en particulier alimentaire et nutritionnelle à la fois en Centrafrique et dans les pays voisins. Ces personnes en ont besoin maintenant et ne devraient pas avoir à attendre », souligne la directrice régionale du PAM, Denise Brown. « Nous faisons face à une crise régionale qui va bien au-delà des frontières de la Centrafrique. Ces personnes, qui ont souvent tout perdu, ont été victimes ou témoins d’indicibles violences et n’ont eu d’autre choix que de partir », ajoute-t-elle.

Depuis décembre 2013, le mouvement de population depuis la Centrafrique s’est intensifié en direction de régions fragiles et en insécurité alimentaire. L’arrivée de milliers de personnes ajoute aux difficultés auxquelles sont confrontées les populations locales. Parmi ces déplacés figurent un grand nombre de Tchadiens, dont la plupart ne sont jamais allés dans leur pays d’origine ou depuis si longtemps qu’ils ne bénéficient plus de réseaux d’entraide. Selon le PAM, plus de 70.000 personnes ont fui la Centrafrique pour le Tchad, 62.000 sont en République démocratique du Congo (RDC), 28.000 sont arrivées au Cameroun dans les dernières semaines, et 12.000 en République du Congo.

Devant ces nombreuses personnes extrêmement vulnérables, le PAM craint de ne pas pouvoir répondre à leurs besoins faute de fonds suffisants. Plusieurs pays limitrophes accueillent déjà un grand nombre de réfugiés de différents pays et les ressources disponibles deviennent limitées. Pour pouvoir assister pendant six mois les 12.000 réfugiés centrafricains qui sont en République du Congo, et d’autres pays suscités, l’agence des Nations unies évoque un réel besoin de financement. Elle a notamment besoin de 1,7 million de dollars pour les réfugiés du Congo.

En RDC voisine, les stocks de céréales destinés aux réfugiés centrafricains sont quasiment épuisés et de nouvelles contributions sont nécessaires rapidement. Le PAM y apporte déjà une assistance aux réfugiés de Centrafrique ainsi qu’à des centaines de milliers de déplacés internes. Une grave pénurie de fonds a conduit l’agence onusienne à revoir son programme pour n’assister que les personnes les plus vulnérables. Pour répondre aux besoins des réfugiés centrafricains, le PAM a besoin de 6 millions de dollars pour poursuivre son assistance dans les six prochains mois.

Les mêmes difficultés liées à l’insécurité alimentaire sont aussi signalées au Tchad et au Cameroun pour les réfugiés centrafricains. Au Tchad par exemple, 39.000 personnes dans le Sud du pays, ont déjà reçu une assistance alimentaire. Dans les six prochains mois, le PAM prévoit d’assister 150.000 personnes, 50.000 en vivres et 100.000 sous forme de bons d’achats pour un montant total de 16,3 millions de dollars. Au Cameroun, le PAM apporte une assistance alimentaire à 27.000 nouveaux réfugiés et estime que ce chiffre pourrait passer à 43.000. L’opération d’urgence nécessite 1,5 million de dollars pour une première période de trois mois.

 

 

 

Nestor N'Gampoula